jeudi 27 décembre 2012
Scudder story : "Grue'
Dans l’enchaînement des postures du Taï Chi, le colonel Péket s’est arrêté sur l’ envol de la grue. Bras écartés à hauteur des épaules, dos légèrement voûté, une jambe pliée en angle droit, puis sur elle-même, le colonel songe. En ce temps-là, l’harmonie nous était promise. Elle était notre dû. Aujourd’hui, un chaos huileux s’étend en nappes de plus en plus larges, l’envol seul semble garantir du marasme... Mais le colonel sait que cela ne serait qu’un saut. Que le retour immédiat sur le sol aurait tout de la chute, voire de la "rechute", comme disent les AA... L’envol ne pourrait être que spirituel, teinté d’enfance... Le colonel se promit de relire "Fort Navajo" dès demain. Et certaines pages de Malaparte...
lundi 26 novembre 2012
Réflexions de M. Lits sur l'évolution du récit (synth)
Réflexions de Marc Lits sur l'évolution du récit (synth)
Marc LITS (2008), Du récit au récit médiatique, Bruxelles, Éditions De Boeck Université.
Aborder le récit médiatique n’est pas une affaire facile pour plusieurs raisons d’ordre théorique, épistémologique et méthodologique.
D’abord, il s’agit de définir le récit en tant que concept, ce qui suppose la mise en commun d’un nombre de théories narratives qui relèvent de la linguistique, des études littéraires ou encore de l’herméneutique.
Ensuite, la variété des supports et des genres médiatiques ainsi que la réception du récit par ses publics nécessitent des outils d’analyse adéquats, pluriels et complexes.
Enfin se pose le problème du rapport entre le récit médiatique et la société, problème d’autant plus difficile à résoudre que les deux évoluent et se trouvent constamment réinterrogés et redéfinis, surtout avec l’entrée en époque dite postmoderne qui se caractérise, d’un côté, par l’emprise de l’émotionnel, de la personnalisation et de la médiatisation et, de l’autre, par la dilution des identités énonciatives.
Rares sont les ouvrages qui proposent une réflexion sur le récit médiatique en conjuguant les trois questionnements et qui sont écrits dans un style aussi clair et précis que le livre de Marc Lits. À ce titre, le destinateur (étudiant ou enseignant) sera pleinement satisfait. L’organisation de l’ouvrage est efficace et dynamise les connaissances mobilisées. L’auteur prévoit pour chacun des cinq chapitres son résumé et les références essentielles permettant d’approfondir la réflexion sur le sujet ; à la fin de l’ouvrage, on trouve le glossaire des notions principales, une riche bibliographie incluant des livres, des articles et des sites Web et, enfin, l’index des auteurs.
Dans le premier chapitre, Lits fait le point sur les rapports entre le récit et la société dans l’histoire.
Mythes, contes et légendes attirent son attention en tant que premiers récits qui assurent la cohésion d’un groupe par l’acte de conter et par le contenu expliquant les origines du monde ou du groupe social. L’émergence d’un rationalisme empirique provoque la substitution du mythe par d’autres modes de connaissance du monde : la religion, la science ou la littérature. Pourtant, le mythe ne disparaît pas complètement, il continue à nourrir les productions littéraires, culturelles ou médiatiques. En exploitant un corpus d’articles de presse francophone relatif au retour du loup dans les pays européens, l’auteur montre la confusion entre réel et fiction qui peut avoir lieu dans les médias contemporains. Ainsi, un fait divers qui concerne de prime abord les problèmes écologiques ou ceux de gestion des zones rurales réveille des peurs ancestrales et, grâce à la narrativisation, résout une angoisse latente. La fascination du public devant ce genre de récits trouve son explication chez Jean Baudrillard, qui constate une attitude humaine paradoxale devant la mort : d’un côté, la fuite de la mort, de l’autre, une attirance par elle et par ses peurs. Les attentats terroristes, la peur du sida, les images de la mort violente dans les faits divers sont les peurs relatives à notre époque constamment exploitées par les médias qui jouent sur la frontière entre le réel et la fiction.
Loin de dénoncer la présence du mythe dans nos sociétés, l’auteur analyse sa mise en scène et son usage par les médias. Du feuilleton télévisé Dallas ou des reality shows aux rubriques sportives ou nécrologiques dans la presse écrite, on assiste aux récits où la frontière entre réalité et fiction est difficile à tracer. À cet égard, il est nécessaire de prendre en compte le travail interprétatif du public consommant ces récits et surtout ses horizons d’attente par rapport à tel ou tel genre médiatique. Mais le genre n’est pas uniquement fondateur du pacte de la réception ou de la catégorie de classement, il se définit également par rapport au contexte historique, aux pratiques d’écriture et au support. Les codes, les supports et le genre déterminent les formes et les contenus des récits médiatiques. Ainsi, l’usager doit connaître les modes d’organisation et de fonctionnement des récits pour pouvoir distinguer le réel de la fiction et adopter une attitude critique envers les productions médiatiques qu’il consomme.
Le deuxième chapitre est consacré à l’analyse de la production du récit médiatique. Lits y dresse un tableau critique des approches linguistique et sémiotique du récit qui peuvent être appliquées avec certaines nuances à l’analyse des productions médiatiques.
En critiquant la théorie structuraliste (Roland Barthes, Algirdas Julien Greimas) qui considère le texte comme un système de signes autosuffisant, contenant en lui toutes les informations nécessaires à son analyse, l’auteur insiste sur la prise en compte du contexte extérieur au texte avec les conditions sociales de sa production et de sa réception ainsi que l’inscription du texte dans un ensemble de textes (intertextualité).
La mise en perspective des courants divers s’intéressant à l’analyse du récit — l’école structuraliste de Paris, la linguistique du récit de Jean-Michel Adam et la philosophie herméneutique de Paul Ricœur — permet à Lits de définir le récit en tant que concept opérationnel pour l’étude du récit médiatique. Pour lui, le pôle médiatique est central dans le système social et se construit principalement selon le modèle narratif dans sa production et dans sa réception. Pourtant, si l’information se présente sous la forme narrative, elle ne devient pas spécialement fiction malgré la fragilité de la frontière. Le récit médiatique est un objet d’étude hybride, car composé des genres divers et présenté sur des supports différents, et discutable par rapport à son statut de légitimité culturelle, à sa logique narrative et à sa saisie par le récepteur comme par l’analyste. Cela exige des lectures « plurielles » du récit dans le sens de l’approche sociosémiotique. Le récit médiatique est abordé en tant que fait sociodiscursif dans son rôle particulier de médiateur symbolique collectif. De ce point de vue, son analyse narratologique ne prend sens que par une prise en compte de ses conditions de production et de réception.
Dans le troisième chapitre, Lits se penche sur l’analyse de la réception du récit en confrontant plusieurs théories fondées sur l’esthétique, la sémiotique, la psychanalyse ou la sociologie de la réception. L’évolution des théories scientifiques est appréhendée par l’auteur par l’intermédiaire du débat concernant la "postmodernité".
La remise en question de la rationalité, du savoir progressif et cumulatif, la revalorisation du sujet et de l’individualité, les nouveaux modèles de référence issus de l’histoire, de la philosophie et de la biologie ainsi qu’un triple excès — celui d’événements, celui d’images et celui de la personnalisation — caractérisent l’esthétique de l’époque "postmoderne" ou sur-moderne (Marc Augé).
Dans ce contexte, les théories de la réception mettent en avant le concept de lecture en remplacement de celui de texte. Le travail de lecture consiste en la délimitation des lieux d’indétermination du texte et en la production d’une interprétation d’ensemble cohérente en fonction de l’« horizon d’attente » du lecteur. Ce dernier devient un sujet actif du processus de co-construction du sens à partir de son expérience du monde réel, de la mémoire collective propre à son environnement socioculturel et de sa capacité à produire des hypothèses sémantiques pour anticiper la suite du récit.
Les concepts d’effet de lecture, de jouissance, de motivation et d’identification occupent une place importante dans l’esthétique de la réception. Les procédés d’identification et de projection par rapport aux personnages constituent une grille d’analyse de la réception par la psychanalyse qui se concentre sur le rapport individuel de chaque lecteur au texte. En revanche, la sociologie de la réception inscrit la lecture dans le champ social avec un réseau de relations génériques et idéologico-culturelles où tout lecteur appartient à un groupe ou à une classe sociale. Les limites des théories de la réception sont liées essentiellement à la présupposition d’un lecteur idéal qui n’est pas toujours confronté au public réel. Cela peut amener l’analyste vers une survalorisation des capacités interprétatives des consommateurs des médias. Compte tenu des limites interprétatives de tout modèle analytique, Lits opte pour une analyse complexe du travail du lecteur et de l’effet inscrit dans le texte selon plusieurs perspectives : sémiotique, sociologique et esthétique avec comme éléments constituants les modes de production du récit, l’analyse des personnages et l’inscription du récit dans des codes socioculturels et dans le réseau d’intertextualité.
( Par exemple, les numéros spéciaux consacrés aux premiers pas de l’homme sur la Lune).
Le quatrième chapitre porte sur les composantes essentielles du récit telles que le temps, le personnage et les procédés stylistiques qui déterminent la cohérence textuelle du récit et participent à la construction des identités narratives, individuelles ou collectives. La temporalité peut être abordée au moyen des catégories d’ordre, de durée et de fréquence établies par Gérard Genette qui permettent de saisir techniquement l’organisation du temps dans le récit. Pour Lits, la réflexion sur le récit et la temporalité devrait passer par la philosophie de Ricœur, qui étudie les relations entre temps, récit et expérience vécue dans l’histoire et la fiction littéraire. L’approche ricœurienne du récit comme médiation de notre rapport au monde et aux autres est construite autour de la triple mimesis et est opérationnelle dans le cadre du récit médiatique proche du récit historique dans la mesure où les deux sont les lieux de la construction des identités narratives et sont liés aux faits du réel mais avec une distance temporelle différente.
À la différence de Ricœur, Jean-Marc Ferry ne se limite pas à la dimension narrative et distingue quatre modes de construction de l’identité : la narration, l’interprétation, l’argumentation et la reconstruction, la dernière étape correspondant à la distanciation critique du sujet par rapport à son discours. Donc, le premier questionnement qui guide Lits dans sa réflexion sur la temporalité concerne la manière dont le système médiatique organise notre rapport au réel.
L’accélération du temps dans la production et la réception de l’information, l’irruption du direct et la croissance de l’interactivité et de la virtualité des médias caractérisent la logique du flux et la thématique de la proximité et modifient les rapports à la temporalité sans laisser le temps à la reconstruction identitaire, ce qui provoque des confusions entre le réel et la fiction. L’inscription d’un événement dans le temps par sa récitation et l’insertion du récit dans le temps du lecteur/spectateur dépendent des genres et des supports médiatiques.
Le deuxième questionnement sur lequel l’auteur se penche concerne le rôle des médias dans la construction de notre histoire personnelle et collective. Le flux informatif s’inscrit toujours dans le continuum de l’histoire. Les médias retournent sur le passé pour y chercher des explications des événements actuels ou pour répondre à une attirance du public en fonction du besoin de reconstruction d’identités en crise provoqué par la chute des grands récits de légitimation. Ainsi, les médias guidés par des logiques commerciales et sociologiques repensent et cadrent l’histoire par leurs propres choix qui peuvent prendre la forme de fac-similés en virtualité1, de véritables fac-similés qui resituent un journal publié à l’époque, dans sa totalité ou pour partie, de publications par un journal des fac-similés de ses propres pages, de retour du journal sur son propre cheminement historique, de rétrospective d’un événement construite à partir des articles d’époque mais recomposés dans une typographie contemporaine ou de commémorations de grands événements avec un mélange d’articles de l’époque et de commentaires contemporains. Ces publications ont un caractère pédagogique et participent à la construction de l’identité collective. À la différence de l’école qui propose une histoire nationale commune qui sert à unifier les citoyens, les médias proposent plusieurs reconstructions historiques différentes selon leurs choix idéologiques et rédactionnels et sans toujours recourir à la parole des experts, ce qui pose la question de leur responsabilité scientifique.
Les personnages constituent une autre composante importante de tout récit, y compris du récit médiatique. D’abord, ils différencient le récit des autres types de textes, ensuite, ils organisent la narration comme fil directeur des actions et, enfin, ils servent de lieux d’investissement émotionnel ou pulsionnel pour des scripteurs mais aussi pour des lecteurs/auditeurs/spectateurs. Le personnage médiatique ainsi que le personnage romanesque sont pour Lits les produits d’une représentation qui se construit selon les trois mécanismes principaux : le schéma narratif, le schéma actanciel et la conflictualité narrative. Afin de donner des exemples illustrant ses réflexions théoriques d’ordre général, l’auteur analyse, en premier lieu, le rôle des personnages dans la couverture des conflits internationaux et, en second lieu, la construction médiatique d’un personnage monstrueux. Il constate que les personnages sont représentés dans les médias selon une logique de suspense, de personnalisation et d’accentuation d’antagonismes autour de l’axe « bon et mauvais ». L’auteur attire l’attention, d’un côté, sur l’un des principes de base de toute narrativisation, soit la réduction du réel à sa représentation, forcément réductrice et, d’un autre côté, sur l’importance d’autres logiques qu’une logique narrative dans la construction des personnages médiatiques comme des choix éditoriaux, des orientations idéologiques d’un média et des éléments d’ordre politique, stratégique ou militaire.
Les modes d’énonciation journalistique (position éditorialiste, discours rapporté ou témoignage), la description comme élément qui contextualise l’information et les figures de style déterminent l’organisation rhétorique d’un média et sont porteurs de significations sociales et éthiques orientant le regard du public. Par exemple, l’usage de la métaphore dans la presse écrite — même s’il est différent d’un texte poétique, car il résulte d’un choix au sein de l’ensemble de figures usuelles et non d’un effort d’invention — sert à mobiliser le connotatif, le référentiel ou l’émotionnel et à créer des « lieux de reconnaissance » pour ses lecteurs.
Lits relève le fonctionnement des composantes essentielles du récit dans l’analyse de la couverture médiatique des attentats du 11 septembre 2001 où les frontières entre le réel et la fiction se mêlent de nouveau devant un imaginaire catastrophiste.
Le fond émotionnel qui a été créé par le direct et l’image a servi de cadre pour interpréter par la suite les attentats. Les figures emblématiques des pompiers new-yorkais mises en scène davantage que le président Bush ou Oussama ben Laden dans les premiers jours qui ont suivi les attentats permettent aux spectateurs d’entrer dans l’événement qui semble dépourvu de signification. Après la première période de l’émotion, les médias recourent aux figures des leaders pour organiser l’information. L’axe « bon et mauvais » est central dans la représentation des personnages politiques. Le président Bush, ayant une image médiatique assez défavorable depuis sa campagne électorale, devient un leader décidé capable de manifester de l’empathie et de rassembler la nation face à Oussama ben Laden, un adversaire démonisé.
Le chapitre final présente des enjeux actuels du rapport entre récit et société. D’un côté, les récits médiatiques rendent compte de la réalité du monde et constituent le lieu de reconnaissance réciproque, de l’autre, ils modifient nos comportements et nos pensées. En présentant un état des lieux du débat sur les relations entre les médias et leurs publics, Lits prend une position nuancée. Il considère qu’à l’époque dite « postmoderne », l’influence des médias sur la société est indéniable, ne serait-ce qu’en heures de consommation. Pourtant, elle ne doit pas être dénoncée, car on ne peut pas se passer des médias : ils construisent nos identités individuelles et collectives et instaurent des débats publics, condition sine qua non du fonctionnement démocratique. Au lieu de dénoncer les dérives du récit médiatique, il s’agit de développer l’esprit critique chez le public. Par ailleurs, il appartient aux journalistes eux-mêmes de réfléchir à leurs responsabilités quand ils utilisent des outils narratologiques. En ce qui concerne l’analyse des médias, les évolutions qui se manifestent par la place croissante de l’émotionnel et du sensationnel, les frontières de plus en plus fragiles entre réel et virtuel, l’usage des nouveaux supports technologiques, l’auteur opte pour la véritable redéfinition des concepts et l’invention d’une « hypernarratologie médiatique » qui permette d’analyser des objets aussi complexes que sont les récits médiatiques d’aujourd’hui.
Par cet ouvrage, Lits ouvre à son lecteur une boîte riche en outils théorique, épistémologique et méthodologique d’analyse du récit médiatique, mais aussi il montre par de nombreux exemples la façon dont on peut s’en servir. Le message que véhicule l’ensemble des chapitres de ce livre est celui de l’importance de l’éducation aux médias : le citoyen doit être informé de la façon dont les récits auxquels il est exposé sont conçus pour pouvoir pleinement participer aux débats publics.
vendredi 2 novembre 2012
En passant...
Pas toujours de trucs à dire... Le "streaming cérébral" se laisse difficilement tronçonner... "L' espace-temps mental" ressemble à ces déserts de Dali, parsemés chichement d'épaves du quotidien, balayées par un vent sec ou des trombes d'eau... Peut-on protéger ceux qu'on aime? De qui? De quoi? Comment? A quel prix? La bobine reste à dérouler, mais la pellicule est inflammable... On verra...
To' ratt'!
To' ratt'!
dimanche 28 octobre 2012
Scudder story : "Dans le ventilo... "
J'sais pas vous, mais j'ai comme l'impression que le temps "tourne". J'en parlais avec le colonel Péket qui m'disait : "Tu vois ces cumulus de nains imbus au-dessus de Ford-Genk? Ils n'en mênent pas large en prétendant freiner l'arrivée de ce méchant orage ... On devrait prévoir de sacrées sautes d'humeur sociales : choisir son camp, écouter les cris de colère, de désespoir, de dépit surtout; crois-tu que nos Barons de Haute-Vue, tristes Sires du mépris et autres Pieds-tendres de même farine en aient cure? J'en doute, cama' Franck... Serrons nos rangs en vue de la bourrasque ... Ce vent du nord sent la tempête"
Et toi, cama' lecteur, prends-tu la mesure des évènements ?
To' ratt!
mercredi 24 octobre 2012
La métaphore selon Paul Ricoeur
La métaphore selon Paul Ricoeur
Dans La métaphore vive (1975) Ricoeur analyse la fonction poétique de la langue et plus précisément le concept de tropes qui est analysé sous l'angle linguistique, poétique et philosophique. Car une figure de style , et plus précisément la métaphore, est pour Ricoeur un procédé cognitif original et avec sa propre valeur.
«La fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons à la fiction poétique implique que nous cessions d'identifier réalité et réalité empirique ou, en d'autres termes, que nous cessions d'identifier expérience et expérience empirique. Le langage poétique (...) exige que nous critiquions notre concept conventionnel de la vérité, c'est-à-dire que nous cessions de le limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte la prétention de vérité liée à l'action transfigurante de la fiction»
Il écrit même: «la métaphore, c'est la capacité de produire un sens nouveau, au point de l'étincelle de sens où une incompatibilité sémantique s'effondre dans la confrontation de plusieurs niveaux de signification, pour produire une signification nouvelle qui n'existe que sur la ligne de fracture des champs sémantiques. Dans le cas du narratif, je m'étais risqué à dire que ce que j'appelle "la synthèse de l'hétérogène" ne crée pas moins de nouveauté que la métaphore, mais cette fois dans la composition, dans la configuration d'une temporalité racontée, d'une temporalité narrative.»
Mais cette découverte de la fonction cognitive de la métaphore repose sur le dépassement du traitement habituel de la métaphore qui voit en elle un simple phénomène linguistique de "transport de sens". Pour comprendre cela il faut selon Ricoeur voir que la métaphore ne prend tout son sens que resituée dans le texte dans son ensemble...
A suivre...
Dans La métaphore vive (1975) Ricoeur analyse la fonction poétique de la langue et plus précisément le concept de tropes qui est analysé sous l'angle linguistique, poétique et philosophique. Car une figure de style , et plus précisément la métaphore, est pour Ricoeur un procédé cognitif original et avec sa propre valeur.
«La fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons à la fiction poétique implique que nous cessions d'identifier réalité et réalité empirique ou, en d'autres termes, que nous cessions d'identifier expérience et expérience empirique. Le langage poétique (...) exige que nous critiquions notre concept conventionnel de la vérité, c'est-à-dire que nous cessions de le limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte la prétention de vérité liée à l'action transfigurante de la fiction»
Il écrit même: «la métaphore, c'est la capacité de produire un sens nouveau, au point de l'étincelle de sens où une incompatibilité sémantique s'effondre dans la confrontation de plusieurs niveaux de signification, pour produire une signification nouvelle qui n'existe que sur la ligne de fracture des champs sémantiques. Dans le cas du narratif, je m'étais risqué à dire que ce que j'appelle "la synthèse de l'hétérogène" ne crée pas moins de nouveauté que la métaphore, mais cette fois dans la composition, dans la configuration d'une temporalité racontée, d'une temporalité narrative.»
Mais cette découverte de la fonction cognitive de la métaphore repose sur le dépassement du traitement habituel de la métaphore qui voit en elle un simple phénomène linguistique de "transport de sens". Pour comprendre cela il faut selon Ricoeur voir que la métaphore ne prend tout son sens que resituée dans le texte dans son ensemble...
A suivre...
GET FREE!!!!!!
Pour la 227e fois en boucle.. " We are together on the same boat"...
Et puis, the Killers, "Read my mind"...
Et puis, the Killers, "Read my mind"...
mardi 23 octobre 2012
Lance brisé?
Deux-trois mots sur c'tte "affaire"...
1) Où sont les preuves ( souligner 3 fois)... Un drogué pt-il "témoigner" contre un autre drogué???
2) T'as-vu le palmarès des "concurrents"???
3) UCI, Ok, lave plus blanc... Quid de la FIFA? NBA? J.O.? F1? Ping et pong? Comme par hasard, les mêmes "sponsors (Nike,...) "... Ah oui, mais les temps sont durs, faut réduire les budgets... Pot ( belge?) de terre contre pot de fer( or noir-katar-)??? ... Voir "Tintin"...
4) Bassons ( qui vient de se faire gauler pour non-respect de "GPS" en VTT) disait: "Oui, mais les nondopés"... Le matin, pour aller bosser, je bois trois (3!!!!) tasses de café (DE, pour ne pas nommer mon sponsor) ... Déjà "dopé"???
A+ Bv)))
1) Où sont les preuves ( souligner 3 fois)... Un drogué pt-il "témoigner" contre un autre drogué???
2) T'as-vu le palmarès des "concurrents"???
3) UCI, Ok, lave plus blanc... Quid de la FIFA? NBA? J.O.? F1? Ping et pong? Comme par hasard, les mêmes "sponsors (Nike,...) "... Ah oui, mais les temps sont durs, faut réduire les budgets... Pot ( belge?) de terre contre pot de fer( or noir-katar-)??? ... Voir "Tintin"...
4) Bassons ( qui vient de se faire gauler pour non-respect de "GPS" en VTT) disait: "Oui, mais les nondopés"... Le matin, pour aller bosser, je bois trois (3!!!!) tasses de café (DE, pour ne pas nommer mon sponsor) ... Déjà "dopé"???
A+ Bv)))
dimanche 21 octobre 2012
forever trying...
« Trying, forever trying, forever out of the wild, wild wood »…
Paul Weller.
To ratt' bv)))
Paul Weller.
To ratt' bv)))
jeudi 27 septembre 2012
Sur Histoire du cinéma (1)...
Sur Histoire du cinéma...
1) Une première époque: celle de l'euphorie "ir/réaliste": le ciné apparaît comme le moyen de représentation le plus abouti
- du réel
- historique/ universel : Griffith, ...
- docum : ....
-- de l'imaginaire
- du fantasme : Bunuel,...
- du surnaturel: "Nosferatu",...
2) 2e époque: le cinéma est-il une forme d'art/ l'art "absolu"?
3) Le ciné en guerre avec les autres formes de représentation:
- la TV >>> cinémascope, couleurs, gd spectacle ( western, guerre, "Lawrence d'Arabie",...);
- la vidéo, le DVD,...>>>> la SF, les FX,...
- Internet, les jeux, >>> 3D, retour comédie " 3 acteurs,/3 plans", film "à thèse",...
Déclaration d'un secouriste, à Liège, le 13 déc 2O11:" C'était une situation de guerre...". Déclaration d'un secouriste, à Sierre: "Nous sommes intervenus comme si nous étions en guerre...". Réflexion perso en passant: "Et si, finalement, nous étions en guerre?". Non pas cette "guerre religieuse ou morale" qu'exalte l'extrême doite, catho, islamiste ou Lepénienne, mais une guerre sociale, politique, économique, dont les faits "divers" seraient les "marqueurs"... A voir... Bv/
1) Une première époque: celle de l'euphorie "ir/réaliste": le ciné apparaît comme le moyen de représentation le plus abouti
- du réel
- historique/ universel : Griffith, ...
- docum : ....
-- de l'imaginaire
- du fantasme : Bunuel,...
- du surnaturel: "Nosferatu",...
2) 2e époque: le cinéma est-il une forme d'art/ l'art "absolu"?
3) Le ciné en guerre avec les autres formes de représentation:
- la TV >>> cinémascope, couleurs, gd spectacle ( western, guerre, "Lawrence d'Arabie",...);
- la vidéo, le DVD,...>>>> la SF, les FX,...
- Internet, les jeux, >>> 3D, retour comédie " 3 acteurs,/3 plans", film "à thèse",...
Déclaration d'un secouriste, à Liège, le 13 déc 2O11:" C'était une situation de guerre...". Déclaration d'un secouriste, à Sierre: "Nous sommes intervenus comme si nous étions en guerre...". Réflexion perso en passant: "Et si, finalement, nous étions en guerre?". Non pas cette "guerre religieuse ou morale" qu'exalte l'extrême doite, catho, islamiste ou Lepénienne, mais une guerre sociale, politique, économique, dont les faits "divers" seraient les "marqueurs"... A voir... Bv/
lundi 3 septembre 2012
samedi 11 août 2012
vendredi 29 juin 2012
Raisons d'agir
Fondamentalement, il me semble que les limites d'un Michel Onfray tiennent not. au caractère réducteur de la finalité de l'action: le plaisir... L' hédonisme, en ce sens, est aussi faiblard (castrateur?) que "l'inconscient" freudien, la "libido"...
Si l'on veut approcher LES raisons d'agir d'un Manchette, Gary, Rilke, Kafka, Block, Scorsese, Cimino, Tintoret, Caravage, Pasolini ou d'une Hanna Arendt; ...et, bien sûr, de leurs personnages/ créatures/pensées, il faut davantage se tourner vers la démarche d'un Paul Ricoeur, bien plus proche de Bourdieu que Michel Onfray...
Ds "Du texte à l'action", les raisons d'agir relèvent davantage d'un "habitus", d'un noeud de dispositions si intégrées, tant mêlées que seule, pt être, la formulation par le langage, justifications ou apories, pseudo "devoirs" ou récit "causal", permet de leur donner "voix aux/en chapitres"...
Ceci me paraît tout aussi vrai de l'action "politique" d'un Victor Serge, Jules Vallès, et d'une bonne part de l'anarcho-syndicalisme; loin de partir du ciel et de ses pseudos-promesses, les raisons d'agir sont inscrites toutes entières ds le REEL, aussi effarant et indomptable puisse-t-il paraître"...
Il y a donc "a price to pay", englué dans le quotidien, que seul, semble-t-il "le travail de pensée" peut "alimenter"...
Idem aussi pour Thiéfaine, Manset, François Béranger, Robert Johnson ou Les Stranglers période I ...
Si l'on veut approcher LES raisons d'agir d'un Manchette, Gary, Rilke, Kafka, Block, Scorsese, Cimino, Tintoret, Caravage, Pasolini ou d'une Hanna Arendt; ...et, bien sûr, de leurs personnages/ créatures/pensées, il faut davantage se tourner vers la démarche d'un Paul Ricoeur, bien plus proche de Bourdieu que Michel Onfray...
Ds "Du texte à l'action", les raisons d'agir relèvent davantage d'un "habitus", d'un noeud de dispositions si intégrées, tant mêlées que seule, pt être, la formulation par le langage, justifications ou apories, pseudo "devoirs" ou récit "causal", permet de leur donner "voix aux/en chapitres"...
Ceci me paraît tout aussi vrai de l'action "politique" d'un Victor Serge, Jules Vallès, et d'une bonne part de l'anarcho-syndicalisme; loin de partir du ciel et de ses pseudos-promesses, les raisons d'agir sont inscrites toutes entières ds le REEL, aussi effarant et indomptable puisse-t-il paraître"...
Il y a donc "a price to pay", englué dans le quotidien, que seul, semble-t-il "le travail de pensée" peut "alimenter"...
Idem aussi pour Thiéfaine, Manset, François Béranger, Robert Johnson ou Les Stranglers période I ...
jeudi 28 juin 2012
Que dire? A qui?
Manif pour les « sans-papier »… Nous n’y étions pas… on aurait dû… Où
avons-nous mis nos papiers ? Qu’en avons-ns fait ? En avons-ns même
reçu ? C’est pas malin de se retrouver sans papiers…
Ca pourrait partir en vrille…
« Two Jakes »… A Deadwood, peu de place pour le sentimentalisme… Les pieds ds la boue, le pull détrempé, le futal rincé, le tif dégoulinant , tu entres ds la classe, sur scène, ds l’arène… Bien sûr que tu vas « travailler » avec eux…Sûr que tu vas leur en apprendre… Ils vont aussi t’en apprendre, et t’en faire voir…Mais tu en as déjà tant vu… Qu’est-ce qui pourrait encore te surprendre ? Vieux blasé, vieux con…
Et puis , tantôt, « Mélancholia » du père Hugo … « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » Tu veilles à « retenir » le pathos, faut pas qu’un ado ricane… Mais ce sont les adultes qui ricanent… Les "élèfs' , ils sont déjà aux côtés de la "gosse de huit ans qui chemine toute seule", ils voient déjà la gueule ouverte du monstre « qui mâche, dans l’ombre »… Ils voient déjà « Apollon en bossu, Voltaire en crétin »… Tu t’accroches à ta feuille, vieux con, pour pas que ta voix déraille… Eviter la surcouche, murmurer le « travail qui enrichit en créant la misère » et terminer : "Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !"
C’ est bête, tu sens l’hypoglycémie qui te tourne autour, vieille hyène familière tjrs à 2 doigts de prendre le dessus… Mais c’est déjà reparti : les vers, les rimes ( « plates, M’sieu… » « Suivies, plutôt… » Et la métaphore ( « la meule, M’ sieu , c’est ce qui les écrase… »). Et
le noir où rôde le monstre , et la lassitude : « Faire éternellement le même mouvement »… Et les oxymores qui colorent le texte : « Apollon en bossu » ! ? Tant d’images qui soutiennent les idées…
200 millions de gosses exploités, enfants-outils, enfants-soldats, enfants violés… Hugo leur a fait entrevoir cette horreur sans les assommer… Et toi, tu leur a passé le témoin…
« Demain, dès l’aube… »
Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak…
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance, un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé, prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd « agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’ INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, « N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …
Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…
Ca pourrait partir en vrille…
« Two Jakes »… A Deadwood, peu de place pour le sentimentalisme… Les pieds ds la boue, le pull détrempé, le futal rincé, le tif dégoulinant , tu entres ds la classe, sur scène, ds l’arène… Bien sûr que tu vas « travailler » avec eux…Sûr que tu vas leur en apprendre… Ils vont aussi t’en apprendre, et t’en faire voir…Mais tu en as déjà tant vu… Qu’est-ce qui pourrait encore te surprendre ? Vieux blasé, vieux con…
Et puis , tantôt, « Mélancholia » du père Hugo … « Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? » Tu veilles à « retenir » le pathos, faut pas qu’un ado ricane… Mais ce sont les adultes qui ricanent… Les "élèfs' , ils sont déjà aux côtés de la "gosse de huit ans qui chemine toute seule", ils voient déjà la gueule ouverte du monstre « qui mâche, dans l’ombre »… Ils voient déjà « Apollon en bossu, Voltaire en crétin »… Tu t’accroches à ta feuille, vieux con, pour pas que ta voix déraille… Eviter la surcouche, murmurer le « travail qui enrichit en créant la misère » et terminer : "Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !"
C’ est bête, tu sens l’hypoglycémie qui te tourne autour, vieille hyène familière tjrs à 2 doigts de prendre le dessus… Mais c’est déjà reparti : les vers, les rimes ( « plates, M’sieu… » « Suivies, plutôt… » Et la métaphore ( « la meule, M’ sieu , c’est ce qui les écrase… »). Et
le noir où rôde le monstre , et la lassitude : « Faire éternellement le même mouvement »… Et les oxymores qui colorent le texte : « Apollon en bossu » ! ? Tant d’images qui soutiennent les idées…
200 millions de gosses exploités, enfants-outils, enfants-soldats, enfants violés… Hugo leur a fait entrevoir cette horreur sans les assommer… Et toi, tu leur a passé le témoin…
« Demain, dès l’aube… »
Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak…
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance, un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé, prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd « agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’ INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, « N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …
Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…
jeudi 21 juin 2012
Un peu de BD...
* La Légende du Changeling est une série de bande dessinée franco-belge en cinq tomes créée par Pierre Dubois (scénario), Xavier Fourquemin (dessin) et Scarlett Smulkowski (couleurs), éditée en album entre juin 2008 et mars 2012 par Le Lombard, avec un tome par an.
Elle raconte l'histoire de Scrubby, un enfant des fées échangé à la naissance contre un bébé humain, en pleine époque victorienne dans l'Angleterre du XIXe siècle. Doué de la capacité de voir le petit peuple, Scrubby quitte la région sauvage du Dartmoor où il a toujours vécu quand sa famille adoptive part chercher du travail à Londres. Il passe dès lors par différentes épreuves, incluant la perte de son père et de sa mère, un rude emploi d'enfant mineur, la lutte contre Jack Talons-à-Ressort et une secte satanique, avant la révélation de ses origines et de son rôle.
Pierre Dubois est" elfologue" et conteur; il a créé un scénario initiatique doublé d'une profonde critique sociale sur l'époque de la révolution industrielle en Angleterre (Londres essent.), où extrême richesse côtoie extrême pauvreté.
Le dessin de Xavier Fourquemin, au trait fin et expressif, et les couleurs de Scarlett Smulkowski s'adaptent au style "historico-fantastico-féerique" de l'ensemble.
* Dans le folklore européen, un changelin ou changeon (en anglais changeling) est un leurre laissé par les fées à la place d'un nouveau-né humain qu'elles enlèvent.
On trouve l'évocation des changelings essentiellement dans les folklore irlandais, écossais et scandinave. Les motivations présidant à l'enlèvement des enfants humains sont variables, selon les sources. Il peut s'agir :
de la fascination des fées pour les bébés humains (dans le cas où les fées ne peuvent se reproduire entre elles);
du paiement d'une dette contractée par les parents ;
de simple malice de la part des fées.
Le changeling en lui-même peut être de différentes natures, qui varient au fil des contes. Il peut s'agir :
d'un enfant fée (dans le cas où le folklore admet la reproduction des fées) ;
d'une fée « âgée » ;
d'un simple bout de bois dont on a dissimulé la nature par le biais de magie féerique.
Les parents dont l'enfant était ainsi victime de substitution pouvaient reconnaître le changeling suivant différentes méthodes. Une coutume irlandaise veut par exemple qu'on puisse pousser un changeling à se dévoiler en piquant sa curiosité (par exemple, en faisant bouillir des coquilles d'œufs et ce dernier, tout étonné, écrira son âge et son origine). Dans certains villages anglais, les changelings étaient également réputés « brûler » comme du bois si on les mettait au feu — ce qui a conduit à des massacres d'enfants, probablement non désirés ou frappés de diverses tares physiques, sous le prétexte qu'ils auraient été des changelings et non des enfants humains.
Cette histoire folklorique est une incitation pour les mères, à toujours surveiller leur nouveau-né.
La fin du tome I évoque le massacre du Bloody Sunday (1887):
"Bloody Sunday" est le nom donnée à la dispersion violente par la police montée d'une manifestation pacifique d'ouvriers qui réclamaient une amélioration de leurs conditions de vie et qui protestaient contre la politique en Irlande, à Londres, sur Trafalgar Square le dimanche 13 novembre 1887. La manifestation était organisée par la Social Democratic Federation et l'Irish National League.
Causes
Après la défaite électorale de Gladstone en 1885, principalement due à sa politique irlandaise, le gouvernement tory fit voter divers Coercion Acts pour tenter de maintenir l'ordre en Irlande. Protester contre ces Coercion Acts, ainsi que contre la politique irlandaise en général du gouvernement Salisbury était un des objectifs de la manifestation du 13 novembre.
La crise économique qui avait commencé en 1873 faisait sentir ses effets, partout dans le Royaume-Uni et pas seulement en Irlande. Le chômage causa disettes, émigration et exode rural. Les manifestations ouvrières se multipliaient. Elles partaient souvent de l'East End ouvrier pour rejoindre Trafalgar Square, frontière symbolique avec le West End bourgeois. Les mouvements socialistes de la Social Democratic Federation d'Henry Hyndman ou de la Fabian Society, mais aussi les radicaux ou les libres-penseurs de la National Secular Society accompagnaient ces manifestations afin de diffuser leurs idées.
Agitation croissante
L'agitation sociale se faisait de plus en plus forte au Royaume-Uni en 1887, aussi bien à propos de la condition ouvrière que sur la question irlandaise. À partir du mois de janvier 1887, W. T. Stead publia dans la Pall Mall Gazette une série d'articles intitulée « Que faudrait-il faire en Irlande ? » où il suggérait le Home Rule.
Des meetings quotidiens défendant la liberté de parole et réclamant une amélioration de la condition ouvrière se déroulaient sur Trafalgar Square, lieu de manifestation populaire symbolique car à la frontière sociale entre l’East End et le West End de Londres. La Pall Mall Gazette de W. T. Stead se faisait régulièrement l'écho de ces meetings ainsi que de ce que le journal qualifiait de « violences policières ». L'affluence finit par bloquer une grande partie de la place. Le 8 novembre, celle-ci fut interdite au public par le chef de la police de Londres, Charles Warren. Les leaders socialistes et radicaux appelèrent malgré tout à un grand rassemblement pour le dimanche suivant, principalement pour protester contre les conditions d'incarcération de William O'Brien ainsi que contre l'exécution des anarchistes accusés du massacre de Haymarket Square à Chicago. Stead, dans ses colonnes appela à une participation massive, pour relever le défi lancé par Warren.
Le 13 novembre
Le dimanche 13 novembre 1887, plusieurs cortèges se dirigèrent vers Trafalgar Square depuis diverses directions. Sur Shaftesbury Avenue, la police chargea en distribuant des coups de matraques. Sur Trafalgar Square, les manifestants étaient encerclés par les forces de police. La dispersion violente de ce rassemblement pacifique par la police montée est depuis connue sous le nom de « Bloody Sunday ». Elle fit deux morts et cent-cinquante blessés. Il y eut aussi trois-cents arrestations... La police ne tenait pas à ce qu'une grande manifestation se déroulât. Elle avait essayé les fois précédentes de détourner les flots de manifestants, sans grand succès. Il devenait évident qu'elle agirait de façon plus forte voire attaquerait. Charles Bradlaugh de la National Secular Society conseilla à ses membres de ne pas venir ce jour-là. Mais, les autres groupes politiques furent présents. Autour de 10 000 personnes s'approchèrent, venant de diverses directions de Trafalgar Square. À leur tête, se trouvaient de grandes figures politiques de gauche comme Elizabeth Reynolds, John Burns, Annie Besant and Robert Cunninghame-Graham, George Bernard Shaw ou William Morris.
Ils étaient attendus par 2 000 policiers et 400 soldats qui chargèrent sur les hommes, femmes et enfants, faisant au moins trois morts et plus de 200 blessés (de nombreuses personnes ne se firent pas « officiellement » soigner dans les hôpitaux pour éviter d'être arrêtés). Les policiers et soldats avaient reçu l'ordre de ne pas tirer et de ne pas faire usage de leur sabre et baïonnette. Ils se contentèrent de leur matraque, d'où le bilan relativement bas. Burns et Cunninghame-Graham furent arrêtés (ils furent ensuite condamnés à six mois de prison). Annie Besant qui avait pourtant fait un discours et demandé à être arrêtée ne le fut pas.
Et merci à Wikipédia...!
* La Légende du Changeling est une série de bande dessinée franco-belge en cinq tomes créée par Pierre Dubois (scénario), Xavier Fourquemin (dessin) et Scarlett Smulkowski (couleurs), éditée en album entre juin 2008 et mars 2012 par Le Lombard, avec un tome par an.
Elle raconte l'histoire de Scrubby, un enfant des fées échangé à la naissance contre un bébé humain, en pleine époque victorienne dans l'Angleterre du XIXe siècle. Doué de la capacité de voir le petit peuple, Scrubby quitte la région sauvage du Dartmoor où il a toujours vécu quand sa famille adoptive part chercher du travail à Londres. Il passe dès lors par différentes épreuves, incluant la perte de son père et de sa mère, un rude emploi d'enfant mineur, la lutte contre Jack Talons-à-Ressort et une secte satanique, avant la révélation de ses origines et de son rôle.
Pierre Dubois est" elfologue" et conteur; il a créé un scénario initiatique doublé d'une profonde critique sociale sur l'époque de la révolution industrielle en Angleterre (Londres essent.), où extrême richesse côtoie extrême pauvreté.
Le dessin de Xavier Fourquemin, au trait fin et expressif, et les couleurs de Scarlett Smulkowski s'adaptent au style "historico-fantastico-féerique" de l'ensemble.
* Dans le folklore européen, un changelin ou changeon (en anglais changeling) est un leurre laissé par les fées à la place d'un nouveau-né humain qu'elles enlèvent.
On trouve l'évocation des changelings essentiellement dans les folklore irlandais, écossais et scandinave. Les motivations présidant à l'enlèvement des enfants humains sont variables, selon les sources. Il peut s'agir :
de la fascination des fées pour les bébés humains (dans le cas où les fées ne peuvent se reproduire entre elles);
du paiement d'une dette contractée par les parents ;
de simple malice de la part des fées.
Le changeling en lui-même peut être de différentes natures, qui varient au fil des contes. Il peut s'agir :
d'un enfant fée (dans le cas où le folklore admet la reproduction des fées) ;
d'une fée « âgée » ;
d'un simple bout de bois dont on a dissimulé la nature par le biais de magie féerique.
Les parents dont l'enfant était ainsi victime de substitution pouvaient reconnaître le changeling suivant différentes méthodes. Une coutume irlandaise veut par exemple qu'on puisse pousser un changeling à se dévoiler en piquant sa curiosité (par exemple, en faisant bouillir des coquilles d'œufs et ce dernier, tout étonné, écrira son âge et son origine). Dans certains villages anglais, les changelings étaient également réputés « brûler » comme du bois si on les mettait au feu — ce qui a conduit à des massacres d'enfants, probablement non désirés ou frappés de diverses tares physiques, sous le prétexte qu'ils auraient été des changelings et non des enfants humains.
Cette histoire folklorique est une incitation pour les mères, à toujours surveiller leur nouveau-né.
La fin du tome I évoque le massacre du Bloody Sunday (1887):
"Bloody Sunday" est le nom donnée à la dispersion violente par la police montée d'une manifestation pacifique d'ouvriers qui réclamaient une amélioration de leurs conditions de vie et qui protestaient contre la politique en Irlande, à Londres, sur Trafalgar Square le dimanche 13 novembre 1887. La manifestation était organisée par la Social Democratic Federation et l'Irish National League.
Causes
Après la défaite électorale de Gladstone en 1885, principalement due à sa politique irlandaise, le gouvernement tory fit voter divers Coercion Acts pour tenter de maintenir l'ordre en Irlande. Protester contre ces Coercion Acts, ainsi que contre la politique irlandaise en général du gouvernement Salisbury était un des objectifs de la manifestation du 13 novembre.
La crise économique qui avait commencé en 1873 faisait sentir ses effets, partout dans le Royaume-Uni et pas seulement en Irlande. Le chômage causa disettes, émigration et exode rural. Les manifestations ouvrières se multipliaient. Elles partaient souvent de l'East End ouvrier pour rejoindre Trafalgar Square, frontière symbolique avec le West End bourgeois. Les mouvements socialistes de la Social Democratic Federation d'Henry Hyndman ou de la Fabian Society, mais aussi les radicaux ou les libres-penseurs de la National Secular Society accompagnaient ces manifestations afin de diffuser leurs idées.
Agitation croissante
L'agitation sociale se faisait de plus en plus forte au Royaume-Uni en 1887, aussi bien à propos de la condition ouvrière que sur la question irlandaise. À partir du mois de janvier 1887, W. T. Stead publia dans la Pall Mall Gazette une série d'articles intitulée « Que faudrait-il faire en Irlande ? » où il suggérait le Home Rule.
Des meetings quotidiens défendant la liberté de parole et réclamant une amélioration de la condition ouvrière se déroulaient sur Trafalgar Square, lieu de manifestation populaire symbolique car à la frontière sociale entre l’East End et le West End de Londres. La Pall Mall Gazette de W. T. Stead se faisait régulièrement l'écho de ces meetings ainsi que de ce que le journal qualifiait de « violences policières ». L'affluence finit par bloquer une grande partie de la place. Le 8 novembre, celle-ci fut interdite au public par le chef de la police de Londres, Charles Warren. Les leaders socialistes et radicaux appelèrent malgré tout à un grand rassemblement pour le dimanche suivant, principalement pour protester contre les conditions d'incarcération de William O'Brien ainsi que contre l'exécution des anarchistes accusés du massacre de Haymarket Square à Chicago. Stead, dans ses colonnes appela à une participation massive, pour relever le défi lancé par Warren.
Le 13 novembre
Le dimanche 13 novembre 1887, plusieurs cortèges se dirigèrent vers Trafalgar Square depuis diverses directions. Sur Shaftesbury Avenue, la police chargea en distribuant des coups de matraques. Sur Trafalgar Square, les manifestants étaient encerclés par les forces de police. La dispersion violente de ce rassemblement pacifique par la police montée est depuis connue sous le nom de « Bloody Sunday ». Elle fit deux morts et cent-cinquante blessés. Il y eut aussi trois-cents arrestations... La police ne tenait pas à ce qu'une grande manifestation se déroulât. Elle avait essayé les fois précédentes de détourner les flots de manifestants, sans grand succès. Il devenait évident qu'elle agirait de façon plus forte voire attaquerait. Charles Bradlaugh de la National Secular Society conseilla à ses membres de ne pas venir ce jour-là. Mais, les autres groupes politiques furent présents. Autour de 10 000 personnes s'approchèrent, venant de diverses directions de Trafalgar Square. À leur tête, se trouvaient de grandes figures politiques de gauche comme Elizabeth Reynolds, John Burns, Annie Besant and Robert Cunninghame-Graham, George Bernard Shaw ou William Morris.
Ils étaient attendus par 2 000 policiers et 400 soldats qui chargèrent sur les hommes, femmes et enfants, faisant au moins trois morts et plus de 200 blessés (de nombreuses personnes ne se firent pas « officiellement » soigner dans les hôpitaux pour éviter d'être arrêtés). Les policiers et soldats avaient reçu l'ordre de ne pas tirer et de ne pas faire usage de leur sabre et baïonnette. Ils se contentèrent de leur matraque, d'où le bilan relativement bas. Burns et Cunninghame-Graham furent arrêtés (ils furent ensuite condamnés à six mois de prison). Annie Besant qui avait pourtant fait un discours et demandé à être arrêtée ne le fut pas.
Et merci à Wikipédia...!
dimanche 5 février 2012
Sur Manchette, fev 2012
Quelques auteurs recommandés par J P Manchette :
"Polars: Mortelle randonnée de Marc Behm; Le clou de la saison de John Crosby; On tue aussi les anges de Kenneth Jupp; Le soleil qui s'éteint de Robin Cook; Huit millions de morts en sursis de Lawrence Block. Et il me faudrait bien sûr une place supplémentaire pour James Ellroy et de préférence son Dahlia noir.
Autres: Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord; Tchernobyl, anatomie d'un nuage (anonyme); Un peu d'air frais de George Orwell; Du terrorisme et de l'Etat de Gianfranco Sanguinetti (avec la postface de la traductrice de l'édition hollandaise); Minima moralia de Theodor W. Adorno.
+ Robert B. Parker, Marie & Joseph, Lawrence Block, Syreigeol, etc.
Quant à "l'art industriel", l'expression est évidemment empruntée à Flaubert (en particulier L'Education sentimentale) et, selon le contexte, je l'utilise de manières un peu diverses pour désigner premièrement; l' industrie du divertissement, en soi; deuxièmement; la même en tant qu'elle s'est fondue dans le melting-pot de la culture-marchandise et s'y est mélangée avec les beaux-arts du passé et les arts populaires du passé, le résultat d'ensemble méritant d'être appelé "culture" tout court depuis qu'un Malraux a créé des maisons pour cela.; troisièmement; la même en tant que certains individus talentueux et furieux ont choisi de la pratiquer d'une manière contestataire et antisociale (exemples: Dashiell Hammett auteur de polars, George Orwell auteur de romans sociaux et de romans d'anticipation scientifique, Philip K. Dick auteur de spéculative fiction: cette manière de déborder l'ennemi par une aile est comparable au superbe mouvement de la cavalerie de Condé à Rocroi, et mérite autant d'éloges, et plutôt plus). Le choix que j'ai fait de pratiquer l'art industriel, i.e. de publier dans l'industrie du divertissement, découle normalement d'une conviction (l'histoire de l'Art est finie) et d'une espérance (ne pourrait-on répéter la hardie manoeuvre de Hammett, Orwell, Dick, et porter la contestation dans les banlieues de l'esprit?). Outre que ma propre manoeuvre a été bancale car mes travaux étaient tout à fait récupérables par la culture (au sens de Jack Lang), mes espérances trop passives étaient liées à un "pronostic favorable" quant au développement de la révolution sociale après 1968"
"Polars: Mortelle randonnée de Marc Behm; Le clou de la saison de John Crosby; On tue aussi les anges de Kenneth Jupp; Le soleil qui s'éteint de Robin Cook; Huit millions de morts en sursis de Lawrence Block. Et il me faudrait bien sûr une place supplémentaire pour James Ellroy et de préférence son Dahlia noir.
Autres: Commentaires sur la société du spectacle de Guy Debord; Tchernobyl, anatomie d'un nuage (anonyme); Un peu d'air frais de George Orwell; Du terrorisme et de l'Etat de Gianfranco Sanguinetti (avec la postface de la traductrice de l'édition hollandaise); Minima moralia de Theodor W. Adorno.
+ Robert B. Parker, Marie & Joseph, Lawrence Block, Syreigeol, etc.
Quant à "l'art industriel", l'expression est évidemment empruntée à Flaubert (en particulier L'Education sentimentale) et, selon le contexte, je l'utilise de manières un peu diverses pour désigner premièrement; l' industrie du divertissement, en soi; deuxièmement; la même en tant qu'elle s'est fondue dans le melting-pot de la culture-marchandise et s'y est mélangée avec les beaux-arts du passé et les arts populaires du passé, le résultat d'ensemble méritant d'être appelé "culture" tout court depuis qu'un Malraux a créé des maisons pour cela.; troisièmement; la même en tant que certains individus talentueux et furieux ont choisi de la pratiquer d'une manière contestataire et antisociale (exemples: Dashiell Hammett auteur de polars, George Orwell auteur de romans sociaux et de romans d'anticipation scientifique, Philip K. Dick auteur de spéculative fiction: cette manière de déborder l'ennemi par une aile est comparable au superbe mouvement de la cavalerie de Condé à Rocroi, et mérite autant d'éloges, et plutôt plus). Le choix que j'ai fait de pratiquer l'art industriel, i.e. de publier dans l'industrie du divertissement, découle normalement d'une conviction (l'histoire de l'Art est finie) et d'une espérance (ne pourrait-on répéter la hardie manoeuvre de Hammett, Orwell, Dick, et porter la contestation dans les banlieues de l'esprit?). Outre que ma propre manoeuvre a été bancale car mes travaux étaient tout à fait récupérables par la culture (au sens de Jack Lang), mes espérances trop passives étaient liées à un "pronostic favorable" quant au développement de la révolution sociale après 1968"
lundi 9 janvier 2012
Récit et interprétation (1)
Propositions pour une approche herméneutique du récit...
Thèse : tout récit véhicule une forme de connaissance à propos du réel, non pas sous la forme du «reflet» ( le fameux «miroir sur la route de Stendhal...), mais à travers une «représentation du réel» qui n’est plus celle de l’auteur, ni celle du lecteur, mais une «mimésis» figée ds le txt, et variable selon les normes de lecture (genre,...) en vigueur selon les époques...
Selon Ricoeur, il est souhaitable de dépasser l’approche structurale et narratologique du récit. Ces deux démarches privilégient une lecture du texte narratif comme ensemble clos; la seule dimension référentielle qui lui est alors reconnue est celle de la «fonction référentielle», selon le schéma de la communication, et «l’effet de réel» défini par Barthes. Mais toutes ces approches font l’impasse sur la composante «mimésis» du récit, telle que développée par une tradition de la représentation du/par le texte, qui va d’Aristote à Auerbach, et qui est au moins partiellement reprise par Husserl ( phénoménologie), Bourdieu ( Habitus et Champ not.) et Eco (valeur sémiologique du texte/récit)...........
Paul Ricoeur tente, à l’aide de la tradition herméneutique, de faire une synthèse mais aussi un «dépassement épistémologique» dans le but de réinsérer certains aspects du réel ( le temps,...) dans le récit.
L’ autre enjeu proposé par Ricoeur est de voir si et dans quelle mesure le récit agit sur le réel, par l’intermédiaire du/ des lecteurs et/ou spectateurs not...
Vers une théorie de l’interprétation (herméneutique).
La démarche mentale d’interprétation constitue un important pôle de travail pour not. Paul Ricœur(1). Elle intervient dans l’interprétation des écritures ou des symptômes psychanalytiques. L'herméneutique se développe en passant notamment par une analyse du symbole, ce qui l'amène à une discussion avec la psychanalyse dans son essai sur Freud : De l'interprétation.
L'herméneutique s'efforce de reconstruire le processus concret à travers lequel la mise en texte sert de médiation entre la préfiguration du champ pratique et sa refiguration grâce à la réception de l'œuvre.
Ainsi, l'étude de la métaphore est un élément significatif du travail de Ricoeur. Dans La métaphore vive (1975), il analyse la fonction poétique du texte sous l'angle linguistique, littéraire et philosophique. La figure de style et plus précisément la métaphore est un procédé cognitif original avec sa propre « valeur ». En effet, la fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons au texte littéraire implique que nous critiquions nos représentations conventionnelles (not. connotations) de la «vérité», c'est-à-dire que nous cessions de les limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte l'action transfigurante du récit ou du texte poétique…
Ainsi, Paul Ricoeur écrit : « La métaphore, c'est la capacité du texte poétique de produire un sens nouveau dans la confrontation de plusieurs niveaux de signification, pour produire une signification nouvelle.
Mais cette découverte de la fonction cognitive de la métaphore repose sur le dépassement du traitement habituel de la figure de style qui ne voit en elle qu’ un simple phénomène linguistique de « transport de sens ». Pour comprendre cela, il faut voir que la métaphore ne prend tout son sens que restituée dans le texte dans son ensemble (>>> importance des champs lexicaux,...)..
N. B. : dans le cas du texte narratif, le récit crée du sens nouveau par la composition d’ une « nouvelle » représentation du réel, par la configuration d'une temporalité racontée et la mise en scène par l’écriture de personnages significatifs voire d’ archétypes (2).
(1) Paul Ricœur (1913 – 2005 ) est un philosophe français qui développa la phénoménologie (3) et l'herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Il s'intéressa aussi à la théologie protestante. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction cognitive de la fiction et du texte, notamment dans la littérature et l'histoire.
(2) Archétype : concept crée par Carl Gustav Jung (1875 -1961, psychologie analytique) désignant, un symbole « universel » d'un concept ( Justice, Liberté,…) ou d'une personne qui sert de modèle idéal à un groupe. Cette image, not.de l'homme idéal, qu'on se fait résulte de l'inconscient « collectif », L'inconscient collectif est un concept de la psychologie analytique qui s'attache à désigner les fonctionnements humains liés à l'imaginaire, qui sont communs ou partagés selon les époques et les lieux, et qui influencent les représentations individuelles et collectives….
(3) Phénoménologie : pour Edmund Husserl (1859 - 1938) , la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les caractéristisques de ce dont on fait l'expérience, ce que l’on perçoit. C'est la « science » des phénomènes, c'est-à-dire la science des perceptions vécues par opposition aux objets du monde extérieur….
Thèse : tout récit véhicule une forme de connaissance à propos du réel, non pas sous la forme du «reflet» ( le fameux «miroir sur la route de Stendhal...), mais à travers une «représentation du réel» qui n’est plus celle de l’auteur, ni celle du lecteur, mais une «mimésis» figée ds le txt, et variable selon les normes de lecture (genre,...) en vigueur selon les époques...
Selon Ricoeur, il est souhaitable de dépasser l’approche structurale et narratologique du récit. Ces deux démarches privilégient une lecture du texte narratif comme ensemble clos; la seule dimension référentielle qui lui est alors reconnue est celle de la «fonction référentielle», selon le schéma de la communication, et «l’effet de réel» défini par Barthes. Mais toutes ces approches font l’impasse sur la composante «mimésis» du récit, telle que développée par une tradition de la représentation du/par le texte, qui va d’Aristote à Auerbach, et qui est au moins partiellement reprise par Husserl ( phénoménologie), Bourdieu ( Habitus et Champ not.) et Eco (valeur sémiologique du texte/récit)...........
Paul Ricoeur tente, à l’aide de la tradition herméneutique, de faire une synthèse mais aussi un «dépassement épistémologique» dans le but de réinsérer certains aspects du réel ( le temps,...) dans le récit.
L’ autre enjeu proposé par Ricoeur est de voir si et dans quelle mesure le récit agit sur le réel, par l’intermédiaire du/ des lecteurs et/ou spectateurs not...
Vers une théorie de l’interprétation (herméneutique).
La démarche mentale d’interprétation constitue un important pôle de travail pour not. Paul Ricœur(1). Elle intervient dans l’interprétation des écritures ou des symptômes psychanalytiques. L'herméneutique se développe en passant notamment par une analyse du symbole, ce qui l'amène à une discussion avec la psychanalyse dans son essai sur Freud : De l'interprétation.
L'herméneutique s'efforce de reconstruire le processus concret à travers lequel la mise en texte sert de médiation entre la préfiguration du champ pratique et sa refiguration grâce à la réception de l'œuvre.
Ainsi, l'étude de la métaphore est un élément significatif du travail de Ricoeur. Dans La métaphore vive (1975), il analyse la fonction poétique du texte sous l'angle linguistique, littéraire et philosophique. La figure de style et plus précisément la métaphore est un procédé cognitif original avec sa propre « valeur ». En effet, la fonction de transfiguration du réel que nous reconnaissons au texte littéraire implique que nous critiquions nos représentations conventionnelles (not. connotations) de la «vérité», c'est-à-dire que nous cessions de les limiter à la cohérence logique et à la vérification empirique, de façon à prendre en compte l'action transfigurante du récit ou du texte poétique…
Ainsi, Paul Ricoeur écrit : « La métaphore, c'est la capacité du texte poétique de produire un sens nouveau dans la confrontation de plusieurs niveaux de signification, pour produire une signification nouvelle.
Mais cette découverte de la fonction cognitive de la métaphore repose sur le dépassement du traitement habituel de la figure de style qui ne voit en elle qu’ un simple phénomène linguistique de « transport de sens ». Pour comprendre cela, il faut voir que la métaphore ne prend tout son sens que restituée dans le texte dans son ensemble (>>> importance des champs lexicaux,...)..
N. B. : dans le cas du texte narratif, le récit crée du sens nouveau par la composition d’ une « nouvelle » représentation du réel, par la configuration d'une temporalité racontée et la mise en scène par l’écriture de personnages significatifs voire d’ archétypes (2).
(1) Paul Ricœur (1913 – 2005 ) est un philosophe français qui développa la phénoménologie (3) et l'herméneutique, en dialogue constant avec les sciences humaines et sociales. Il s'intéressa aussi à la théologie protestante. Son œuvre est axée autour des concepts de sens, de subjectivité et de fonction cognitive de la fiction et du texte, notamment dans la littérature et l'histoire.
(2) Archétype : concept crée par Carl Gustav Jung (1875 -1961, psychologie analytique) désignant, un symbole « universel » d'un concept ( Justice, Liberté,…) ou d'une personne qui sert de modèle idéal à un groupe. Cette image, not.de l'homme idéal, qu'on se fait résulte de l'inconscient « collectif », L'inconscient collectif est un concept de la psychologie analytique qui s'attache à désigner les fonctionnements humains liés à l'imaginaire, qui sont communs ou partagés selon les époques et les lieux, et qui influencent les représentations individuelles et collectives….
(3) Phénoménologie : pour Edmund Husserl (1859 - 1938) , la phénoménologie prend pour point de départ l'expérience en tant qu'intuition sensible des phénomènes afin d'essayer d'en extraire les caractéristisques de ce dont on fait l'expérience, ce que l’on perçoit. C'est la « science » des phénomènes, c'est-à-dire la science des perceptions vécues par opposition aux objets du monde extérieur….
samedi 7 janvier 2012
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