Un peu de BD...
* La Légende du Changeling est une série de bande dessinée franco-belge
en cinq tomes créée par Pierre Dubois (scénario), Xavier Fourquemin
(dessin) et Scarlett Smulkowski (couleurs), éditée en album entre juin
2008 et mars 2012 par Le Lombard, avec un tome par an.
Elle raconte l'histoire de Scrubby, un enfant des fées échangé à la
naissance contre un bébé humain, en pleine époque victorienne dans
l'Angleterre du XIXe siècle. Doué de la capacité de voir le petit
peuple, Scrubby quitte la région sauvage du Dartmoor où il a toujours
vécu quand sa famille adoptive part chercher du travail à Londres. Il
passe dès lors par différentes épreuves, incluant la perte de son père
et de sa mère, un rude emploi d'enfant mineur, la lutte contre Jack
Talons-à-Ressort et une secte satanique, avant la révélation de ses
origines et de son rôle.
Pierre
Dubois est" elfologue" et conteur; il a créé un
scénario initiatique doublé d'une profonde critique sociale sur
l'époque de la révolution industrielle en Angleterre (Londres essent.), où extrême richesse côtoie
extrême pauvreté.
Le dessin de Xavier Fourquemin, au trait fin et
expressif, et les couleurs de Scarlett Smulkowski s'adaptent au style
"historico-fantastico-féerique" de l'ensemble.
* Dans le folklore européen, un changelin ou changeon (en anglais
changeling) est un leurre laissé par les fées à la place d'un nouveau-né
humain qu'elles enlèvent.
On trouve l'évocation des changelings essentiellement dans les folklore
irlandais, écossais et scandinave. Les motivations présidant à
l'enlèvement des enfants humains sont variables, selon les sources. Il
peut s'agir :
de la fascination des fées pour les bébés humains (dans le cas où les fées ne peuvent se reproduire entre elles);
du paiement d'une dette contractée par les parents ;
de simple malice de la part des fées.
Le changeling en lui-même peut être de différentes natures, qui varient au fil des contes. Il peut s'agir :
d'un enfant fée (dans le cas où le folklore admet la reproduction des fées) ;
d'une fée « âgée » ;
d'un simple bout de bois dont on a dissimulé la nature par le biais de magie féerique.
Les parents dont l'enfant était ainsi victime de substitution pouvaient
reconnaître le changeling suivant différentes méthodes. Une coutume
irlandaise veut par exemple qu'on puisse pousser un changeling à se
dévoiler en piquant sa curiosité (par exemple, en faisant bouillir des
coquilles d'œufs et ce dernier, tout étonné, écrira son âge et son
origine). Dans certains villages anglais, les changelings étaient
également réputés « brûler » comme du bois si on les mettait au feu — ce
qui a conduit à des massacres d'enfants, probablement non désirés ou
frappés de diverses tares physiques, sous le prétexte qu'ils auraient
été des changelings et non des enfants humains.
Cette histoire folklorique est une incitation pour les mères, à toujours surveiller leur nouveau-né.
La fin du tome I évoque le massacre du Bloody Sunday (1887):
"Bloody
Sunday" est le nom donnée à la dispersion violente par la police
montée d'une manifestation pacifique d'ouvriers qui réclamaient une
amélioration de leurs conditions de vie et qui protestaient contre la
politique en Irlande, à Londres, sur Trafalgar Square le dimanche 13
novembre 1887. La manifestation était organisée par la Social Democratic
Federation et l'Irish National League.
Causes
Après la défaite électorale de Gladstone en 1885,
principalement due à sa politique irlandaise, le gouvernement tory fit
voter divers Coercion Acts pour tenter de maintenir l'ordre en Irlande.
Protester contre ces Coercion Acts, ainsi que contre la politique
irlandaise en général du gouvernement Salisbury était un des objectifs
de la manifestation du 13 novembre.
La crise économique qui avait commencé en 1873 faisait sentir ses
effets, partout dans le Royaume-Uni et pas seulement en Irlande. Le
chômage causa disettes, émigration et exode rural. Les manifestations
ouvrières se multipliaient. Elles partaient souvent de l'East End
ouvrier pour rejoindre Trafalgar Square, frontière symbolique avec le
West End bourgeois. Les mouvements socialistes de la Social Democratic
Federation d'Henry Hyndman ou de la Fabian Society, mais aussi les
radicaux ou les libres-penseurs de la National Secular Society
accompagnaient ces manifestations afin de diffuser leurs idées.
Agitation croissante
L'agitation sociale se faisait de plus en plus
forte au Royaume-Uni en 1887, aussi bien à propos de la condition
ouvrière que sur la question irlandaise. À partir du mois de janvier
1887, W. T. Stead publia dans la Pall Mall Gazette une série d'articles
intitulée « Que faudrait-il faire en Irlande ? » où il suggérait le Home
Rule.
Des meetings quotidiens défendant la liberté de parole et réclamant une
amélioration de la condition ouvrière se déroulaient sur Trafalgar
Square, lieu de manifestation populaire symbolique car à la frontière
sociale entre l’East End et le West End de Londres. La Pall Mall Gazette
de W. T. Stead se faisait régulièrement l'écho de ces meetings ainsi
que de ce que le journal qualifiait de « violences policières ».
L'affluence finit par bloquer une grande partie de la place. Le 8
novembre, celle-ci fut interdite au public par le chef de la police de
Londres, Charles Warren. Les leaders socialistes et radicaux appelèrent
malgré tout à un grand rassemblement pour le dimanche suivant,
principalement pour protester contre les conditions d'incarcération de
William O'Brien ainsi que contre l'exécution des anarchistes accusés du
massacre de Haymarket Square à Chicago. Stead, dans ses colonnes appela à
une participation massive, pour relever le défi lancé par Warren.
Le 13 novembre
Le dimanche 13 novembre 1887, plusieurs cortèges se
dirigèrent vers Trafalgar Square depuis diverses directions. Sur
Shaftesbury Avenue, la police chargea en distribuant des coups de
matraques. Sur Trafalgar Square, les manifestants étaient encerclés par
les forces de police. La dispersion violente de ce rassemblement
pacifique par la police montée est depuis connue sous le nom de « Bloody
Sunday ». Elle fit deux morts et cent-cinquante blessés. Il y eut aussi
trois-cents arrestations... La police ne tenait pas à ce qu'une grande
manifestation se déroulât. Elle avait essayé les fois précédentes de
détourner les flots de manifestants, sans grand succès. Il devenait
évident qu'elle agirait de façon plus forte voire attaquerait. Charles
Bradlaugh de la National Secular Society conseilla à ses membres de ne
pas venir ce jour-là. Mais, les autres groupes politiques furent
présents. Autour de 10 000 personnes s'approchèrent, venant de diverses
directions de Trafalgar Square. À leur tête, se trouvaient de grandes
figures politiques de gauche comme Elizabeth Reynolds, John Burns, Annie
Besant and Robert Cunninghame-Graham, George Bernard Shaw ou William
Morris.
Ils étaient attendus par 2 000 policiers et 400 soldats qui chargèrent
sur les hommes, femmes et enfants, faisant au moins trois morts et plus
de 200 blessés (de nombreuses personnes ne se firent pas «
officiellement » soigner dans les hôpitaux pour éviter d'être arrêtés).
Les policiers et soldats avaient reçu l'ordre de ne pas tirer et de ne
pas faire usage de leur sabre et baïonnette. Ils se contentèrent de leur
matraque, d'où le bilan relativement bas. Burns et Cunninghame-Graham
furent arrêtés (ils furent ensuite condamnés à six mois de prison).
Annie Besant qui avait pourtant fait un discours et demandé à être
arrêtée ne le fut pas.
Et merci à Wikipédia...!
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