Manif pour les « sans-papier »… Nous n’y étions pas… on aurait dû… Où
avons-nous mis nos papiers ? Qu’en avons-ns fait ? En avons-ns même
reçu ? C’est pas malin de se retrouver sans papiers…
Ca pourrait partir en vrille…
« Two Jakes »… A Deadwood, peu de place pour le sentimentalisme… Les
pieds ds la boue, le pull détrempé, le futal rincé, le tif dégoulinant ,
tu entres ds la classe, sur scène, ds l’arène… Bien sûr que tu vas
« travailler » avec eux…Sûr que tu vas leur en apprendre… Ils vont aussi
t’en apprendre, et t’en faire voir…Mais tu en as déjà tant vu…
Qu’est-ce qui pourrait encore te surprendre ? Vieux blasé, vieux con…
Et puis , tantôt, « Mélancholia » du père Hugo … « Où vont tous ces
enfants dont pas un seul ne rit ? » Tu veilles à « retenir » le pathos,
faut pas qu’un ado ricane… Mais ce sont les adultes qui ricanent… Les "élèfs' ,
ils sont déjà aux côtés de la "gosse de huit ans qui chemine toute seule",
ils voient déjà la gueule ouverte du monstre « qui mâche, dans
l’ombre »… Ils voient déjà « Apollon en bossu, Voltaire en crétin »… Tu
t’accroches à ta feuille, vieux con, pour pas que ta voix déraille…
Eviter la surcouche, murmurer le « travail qui enrichit en créant la
misère » et terminer : "Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil !"
C’ est bête, tu sens l’hypoglycémie qui te tourne autour, vieille hyène
familière tjrs à 2 doigts de prendre le dessus… Mais c’est déjà
reparti : les vers, les rimes ( « plates, M’sieu… » « Suivies,
plutôt… » Et la métaphore ( « la meule, M’ sieu , c’est ce qui les
écrase… »). Et
le noir où rôde le monstre , et la lassitude : « Faire éternellement le
même mouvement »… Et les oxymores qui colorent le texte : « Apollon en
bossu » ! ? Tant d’images qui soutiennent les idées…
200 millions de gosses exploités, enfants-outils, enfants-soldats,
enfants violés… Hugo leur a fait entrevoir cette horreur sans les
assommer… Et toi, tu leur a passé le témoin…
« Demain, dès l’aube… »
Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak…
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds
la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en
concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il
n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce
milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT
de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien
depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre
d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de
sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus
en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt
ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins
tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance,
un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de
douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé,
prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd
« agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux
limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision
d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’
INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des
portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, « N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …
Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire