samedi 20 avril 2013
Littérature et constitution de l’identité narrative
Faut s'accrocher, mais
(...) Mais le récit ne consiste pas seulement dans un « agencement interne »; il est encore une « proposition de monde » dont la finalité est de revenir à la vie même et de transformer ainsi les identités personnelles. C’est ce que P. Ricœur appelle cette fois-ci la refiguration (mimèsis III).
ll faut comprendre l’introduction de ce concept comme une réplique au structuralisme. Lequel interdit toute sortie en dehors du texte, en ne s’en tenant qu’aux seules relations immanentes entre les fonctions des récits. Pourquoi vouloir briser cette clôture du texte ? Parce que, affirme P. Ricœur, « le récit est destiné à être lu »(10).
Par ce fait trivial, le récit excède la clôture interne. Et c’est dans cet espace que se joue la constitution de l’identité narrative dont la médiation se réalise par l’acte de lecture. Aussi « l’histoire d’une vie » ne cesse pas d’être refigurée par toutes les histoires qu’un sujet raconte sur lui-même; cette refiguration faisant de la vie elle-même un tissu d’histoires racontées. C’est pourquoi l’opération dialectique gouvernant le personnage de récit peut être retransposée sur le lecteur lui-même : « la littérature s’avère consister en un vaste laboratoire pour des expériences de pensée où sont mises à l’épreuve du récit les ressources de variation de l’identité narrative. »(11) Au moyen de l’acte de lecture, l’identité personnelle se constitue en rendant intelligible ce qui pouvait apparaître dans la vie comme un simple accident ou comme une simple occurrence.
( Narrativité, narration, narratologie : du concept ricœurien d’identité narrative aux sciences sociales Johann Michel )
Et ça, c'est un autre enjeu social, psychologique et philosophique que les "kompétenss' "...
To' ratt'!!
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