mardi 17 octobre 2017


/ Loin du syndrome du sauveur,/ (...)  « la personne qui se jette à l’eau n’a pas songé qu’elle pouvait y perdre la vie. C’est toute la beauté du geste, la part héroïque présente en chacun de nous : la pulsion d’aide et d’empathie a pris le dessus sur la peur ». 

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« (...) Dans tout sacrifice, et quelle qu’en soit la nature ou les motivations, il y a toujours la notion de donner quelque chose », explique Gene Ricaud-François. Ce qui diffère est ce qu’on attend, ou pas, en retour. « Cet acte peut aboutir à de la frustration parce qu’il a été fait pour rendre l’autre redevable. C’est exiger de lui un retour qu’il n’est pas nécessairement prêt à faire » ou qui ne devrait pas appeler compensation. « Faire de gros sacrifices pour quelqu’un – lui sacrifier sa vie par exemple –, c’est prendre le risque de s’entendre dire : “Mais je ne t’ai rien demandé !” ». D’ailleurs, mettre son entourage familial, affectif ou professionnel « trop en dette à votre égard, n’est ni juste ni généreux »,relève la psychologue.
Mais le « retour » escompté peut aussi consister à être en total accord avec soi, ses croyances et son éthique. « On est heureux de donner, ne serait-ce que pour le plaisir qu’on lit dans le regard de l’autre. Lorsqu’on fait plaisir, cela nourrit. Une bonne action offre forcément un retour positif… ne serait-ce que ce que vous pensez de vous-même. »

Un acte plus ou moins noble

« Il y a beaucoup de noblesse et de générosité lorsque la personne consent réellement à ce qu’elle fait, et qu’elle le fait pour une cause supérieure », considère Gene Ricaud-François. Toutefois, tempère-t-elle, « quand on manque d’équilibre et d’assurance, on peut être tenté de s’inscrire dans une posture de sauveur : les uns virent au chantage affectif, les autres y gagnent un certain équilibre ».

Il est aussi des sacrifices sans lendemain. « Lorsqu’un individu périt en sauvant un inconnu de la noyade, par exemple, c’est de l’ordre du sacrifice certes, mais cela part d’un réflexe, celui de sauver son semblable. Cette personne n’est pas dans la recherche de renom ou de quelque retour, c’est un réflexe humain que de porter secours », poursuit la psychologue. Loin du syndrome du sauveur, « la personne qui se jette à l’eau n’a pas songé qu’elle pouvait y perdre la vie. C’est toute la beauté du geste, la part héroïque présente en chacun de nous : la pulsion d’aide et d’empathie a pris le dessus sur la peur »."

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2016/09/15/qu-est-ce-qui-pousse-a-se-sacrifier-pour-autrui_4998374_4497916.html#VrIphehs4gPEXOE2.99

Libres-penseurs de l' Islam.


Né en 1972 au Caire, Hamed Abdel-Samad est écrivain. Fils d’un imam sunnite, il rejoint en 1991 les Frères musulmans, qu’il reniera plus tard. En 1995, il s’installe en Allemagne où il étudie la politique, l’islam, l’histoire et la culture juives. Naturalisé allemand, l’écrivain publie en 2015 un ouvrage devenu un best-seller en Allemagne : Mohamed. Eine Abrechnung (“Mohamet : le réglement de comptes”, inédit en français).
En 2016, Hamed Abdel-Samad sort Le Fascisme islamique. Ses nombreuses interventions dans les médias lui ont valu des menaces de mort. Il vit aujourd’hui sous protection policière.
"  (...) Qu' est-ce alors qu’un islamiste ? Un simple combattant qui agite un drapeau noir et coupe des têtes ? Ou est islamiste quiconque place les lois de l’islam au-dessus du droit séculier ? Pour moi, un père musulman qui interdit à sa fille de participer au cours de natation est un islamiste. Une mère qui conseille à ses enfants de ne pas lier amitié avec des Allemands parce qu’ils mangent de la viande de porc, boivent de l’alcool et se livrent à la débauche, ce qui fait d’eux des impurs, est une islamiste. Les organisations musulmanes qui exercent une influence sur l’enseignement de l’islam, pratiquent la finance islamique, organisent des manifestations contre la guerre de Gaza mais hésitent à prendre position contre Daesh sont, à mes yeux, également des islamistes. De même, tous ceux qui prétendent que la charia est compatible avec la démocratie sont des islamistes car, que ce soit leur intention ou non, ils font de la démocratie le cheval de Troie de l’islam. Ce n’est qu’une fois que l’islam se sera débarrassé de ce défaut de naissance qu’on pourra établir une distinction entre islam et islamisme.
Tout d’abord, les musulmans doivent évacuer l’aspect juridico-politique de l’islam car il comporte des caractéristiques fascisantes. Tant que l’islam part du principe que Dieu est le législateur et que ses lois sont non négociables et non modifiables, il ne fait qu’un avec 1’islamisme. Le christianisme et le judaïsme n’ont pas davantage donné naissance à des démocraties. Il a d’abord fallu que ces religions perdent tout pouvoir politique avant d’être en mesure de cohabiter avec la démocratie. On peut retirer à l’islam son pouvoir politique tout en restant musulman.
On ne peut clairement séparer l’islam de l’islamisme qu’à condition que les musulmans se détachent de l’image islamique de Dieu : un dieu qui téléguide les hommes et les surveille 24 heures sur 24, un dieu jaloux, furieux, qui leur inflige des supplices infernaux pour les punir de petits délits, mais qui ne doit lui-même surtout pas être remis en question. Ce n’est qu’en procédant à une relativisation du message central de l’islam qu’on pourra opérer une différenciation. Ce message central est le suivant : les hommes ont été créés pour servir Dieu et exécuter ses lois sur terre.
Bien sûr, il existe une différence essentielle entre un homme qui décapite des infidèles en Irak ou en Syrie et un père à Copenhague, Paris ou Berlin qui oblige sa fille à porter le voile. Mais tous deux agissent poussés par la nécessité de se plier à la volonté de Dieu et de n’avoir d’autre choix, en tant qu’humain, que d’exécuter la volonté de Dieu ; là est tout le problème. Se plier à la volonté de Dieu se dit « islam » en arabe, et non « islamisme ».
(...)La dimension spirituelle de l’islam est réparatrice et offre un certain réconfort, mais plus l’islam influence la vie, plus on se rapproche de l’islamisme. L’islam, et pas uniquement l’islamisme, ont l’ambition de réguler l’existence d’un musulman du moment où il se lève jusqu’à celui où il va se coucher. Un islam qui veut se détacher de l’islamisme doit d’abord renoncer au djihad, à la charia, à l’apartheid sexuel et à la totale régulation de la vie. Mais alors se pose la question : que reste-t-il de l’islam authentique ?
Ce que nous devrions distinguer, c’est l’islam d’un côté et les musulmans de l’autre. Tous les musulmans ne sont pas des lecteurs aveugles du Coran. Tous ne s’en tiennent pas à chaque rituel ni à chaque principe moral de l’islam. La plupart des musulmans ne fréquentent pas la mosquée. C’est pourquoi il serait erroné d’attribuer les mêmes caractéristiques à tous les musulmans du monde. Il serait erroné de les rendre responsables des monstruosités commises par d’autres. S’en prendre grossièrement à tous les musulmans serait une erreur fatale et une perte. Nous devrions plutôt aider ceux d’entre eux qui veulent que la religion soit une affaire privée. Mais il faut soutenir encore davantage les musulmans qui cherchent à se libérer complètement des structures religieuses rouillées et de l’emprise de la société. Pour dépolitiser l’islam, nous avons besoin de l’aide des musulmans eux-mêmes, sans quoi tout ne sera que peine perdue. (...) "
" L’intellectuel allemand d’origine égyptienne Hamed Abdel-Samad introduit sa réflexion sur les sources de l’islam politique par un rappel du contexte historique : l’islamisme des Frères Musulmans s’est développé en Egypte au même moment que le fascisme en Italie et le national-socialisme en Allemagne. Il ne s’agit pas d’une simple coïncidence chronologique. Selon l’analyse implacable de l’auteur, les principes fondateurs de l’islam politique et les étapes de son établissement dans la péninsule arabique prouvent que l’idéologie fascisante y est présente dès le premier jour. Le « fascislamisme » n’est pas une figure de style, mais une réalité historique. L’islamisme radical n’est pas la trahison ou la perversion récente d’une religion immaculée, mais la tare originelle de sa traduction dans le champ politique.
La foi musulmane individuelle est innocente, mais le pouvoir islamique est coupable.
Une contribution majeure – et provocante – au débat qui divise actuellement l’Occident." ( Babelio )

dimanche 15 octobre 2017


" L’apport de Pierre Bourdieu dans cet ouvrage me paraît cependant double. Premièrement, il rappelle l’importance d’une démarche socio‑historique qui déconstruit et dénaturalise les processus et dynamiques étudiés en permettant de comprendre comment le champ des possibles en est venu à se fermer, c’est‑à‑dire comment les autres options ou orientations ont progressivement été écartées ou abandonnées. Deuxièmement, il décrypte très finement les liens qu’il a pu constater entre l’État et ses agents, entre le pouvoir de ce dernier et celui que les agents en retirent. Contrairement à des recherches portant sur l’État sous l’angle de l’action publique6, pour Bourdieu il est moins question de l’élargissement des fonctions de l’État que de «  domination et intégration  » (p. 351), les deux faces de l’État. Cette concentration des capitaux dans les mêmes mains («  un pouvoir sur les pouvoirs  » pour Bourdieu) définit l’ordre social et produit de l’intégration sociale. Elle est à la fois le résultat de la légitimation des agents (des élites étatiques) et source de légitimité pour eux. Ces processus croisés n’ayant rien d’unilatéral, ils conduisent Bourdieu à s’interroger sur les illusions de la «  pensée d’État  » ainsi que sur le désespoir concernant l’État et son retrait.

( En effet ) l’État est en partie produit par ses agents  : «  l’État comme ensemble d’agents sociaux, unifiés, soumis à une même souveraineté, est le produit de l’ensemble des agents mandatés pour exercer la souveraineté et non l’inverse  » (p. 68). Le lien existant entre l’État et ses représentants serait par conséquent bien plus intriqué et complexe qu’il n’y paraît. C’est ce qui contribue à façonner «  les sommets de l’État3  » aussi bien que «  l’émergence d’une élite du welfare 4  » et rend cet ouvrage très intéressant à lire pour ceux qui se penchent sur les politiques publiques et la science politique.
9Bourdieu explique ainsi cet entremêlement  : «  Un certain nombre d’agents qui ont fait l’État, et se sont faits eux‑mêmes comme agents d’État en faisant l’État, ont dû faire l’État pour se faire détenteurs d’un pouvoir d’État  » (p. 69). Pourtant tous les agents au sein de l’État ne disposent pas du même pouvoir et on peut regretter que l’hétérogénéité propre à ce champ ne soit pas davantage rendue visible dans cet ouvrage.
10Rendre son pouvoir plus fort et légitime afin d’asseoir davantage encore sa position, grâce à un cumul des différents capitaux et une concentration du pouvoir pour une partie des agents de l’État, des élites étatiques en fait, est présenté par Bourdieu comme une manière d’établir un certain ordre social. Les conditions d’exercice de l’autorité de l’État participent de ce fait également à des mécanismes de reproduction et d’intégration sociale.
Aucun Etat au monde n'est aujourd'hui en mesure d' assurer aux citoyens la condition même de la survie de la société : " Liberté, Egalité, Fraternité " pour toutes et tous ...

Pourtant " La devise nationale de la France depuis 1848 reprend les idées de liberté et d'égalité qui sont contenues dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen votée en août 1789 par l'Assemblée Constituante et l'idée de fraternité qui figure dans le préambule de la Constitution de 1848 rédigée pour la mise en place de la Deuxième République. Cette devise figure sur la plupart des monuments publics (mairies et écoles publiques) et sur les papiers officiels provenant de l'État."(VikiP )


" L'idée de liberté est un des grands principes de 1789. Elle figure dès l'article I de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : " Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. " « La liberté est un des droits imprescriptibles de l'homme » (article 2).
Les articles suivants précisent ce qu'est la liberté :
  • "Elle consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". (article 4).
  • "Tout ce qui n'est pas défendu par la loi, ne peut être empêché et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas" (article 5).
  • "Nul ne peut être accusé, arrêté et détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes qu'elle a prescrites". (article 7). Il s'agit ici de la liberté individuelle face à la police et à la justice.
  • "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi". (article 10). Cet article définit la liberté d'opinion.
  • "La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme on peut donc parler, écrire, imprimer librement sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi" (article 11). Ici se trouve définie la liberté d'expression.
Tous ces articles ont pour but d'interdire l'arbitraire de la police et de la justice royale qui étaient la règle avant la Révolution. Il s'agit de créer une sorte d'Habeas Corpus comme dans l'Angleterre de l'époque.

Égalité[modifier | modifier le wikicode]


La devise sur le mur d'une école publique de Villeurbanne (Rhône).
L'égalité des droits est aussi un des grands principes de 1789. Il figure dès l'article un de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Il interdit l'existence de privilèges, qui était la base de l'organisation sociale de la France avant la Révolution.
  • "La loi doit être la même pour tous, soit qu'elle protège soit qu'elle punisse". (article 6)
  • "Tous les citoyens étant égaux à ses yeux (de la loi), sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité et sans autres distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents" (article 6).
  • "Pour l'entretien de la force publique et pour les dépenses d'administration, une contribution commune (l'impôt) est indispensable, elle doit être également répartie entre les citoyens en raison de leurs facultés (moyens financiers) «. (article 13). Il crée l'égalité devant l'impôt.

Fraternité[modifier | modifier le wikicode]

La fraternité n'apparaît pas dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Pourtant de nombreuses inscriptions la mentionnent comme étant une idée révolutionnaire. Il s'agit d'une fraternité entre les peuples européens face aux rois qui depuis des siècles, pour leur seul profit, font se battre les peuples pendant les guerres.
L'idée de fraternité est portée par la grande vague révolutionnaire qui va embraser l'Europe en 1848. En Allemagne, en Autriche, en France, en Italie, la population se soulève contre les princes. En France, les républicains de tendance socialiste souhaitent que la Révolution de février 1848 profite aux plus défavorisés. Ils luttent pour imposer le droit au travail ou le devoir pour la communauté nationale de prendre en charge ceux qui sont dans le besoin. Ils font inscrire dans la constitution de 1848 le principe de fraternité.
  • "La République a pour principe, la Liberté, l'Égalité et la Fraternité » (article 4 du préambule de la Constitution de 1848)
  • "Les citoyens doivent concourir au bien être commun en s'entraidant fraternellement les uns les autres" (article 4 du préambule)
  • "La République doit par une assistance fraternelle assurer l'existence des citoyens nécessiteux, soit en leur procurant du travail dans les limites de ses ressources, soit en donnant, à défaut de la famille, des secours à ceux qui sont hors d'état de travailler". (article 8 du préambule). Il s'agit bien du principe de solidarité entre les habitants de la communauté nationale."