Doc essentiel, réf. à suivre ...
(...) Si la reconnaissance de Paul Ricœur parmi les philosophes n’est plus à prouver aujourd’hui, sa voix parmi les praticiens des sciences sociales n’est pas encore entendue à sa juste mesure, surtout lorsque l’on compare sa réception à celle de philosophes comme J. Habermas ou comme M. Foucault. Il est vrai que l’on ne trouve pas traces dans l’œuvre de Paul Ricœur de travaux empiriques portant sur les phénomènes sociaux.
Mais on oublie trop souvent que sa philosophie pratique s’est confrontée (... ) à la plupart des sciences humaines et sociales qui ont fleuri depuis le XIXème siècle. Une telle démarche s’emploie à réinterroger le problème du fondement des sciences humaines, en se confrontant à leurs présupposés méthodologiques, ainsi qu’à leurs implications éthico-politiques, en se replaçant dans la tradition herméneutique issue en particulier de Dilthey, de Heidegger et de Gadamer.
A travers cette réflexion générale, l’auteur de Temps et récit propose en outre tout un réseau de concepts philosophiques dont on peut espérer faire un usage dans les sciences sociales : l’estime de soi, l’amour et la justice, l’identité narrative, la promesse, le pardon …. Parmi les concepts qui ont attiré notre attention, on retiendra le concept d’identité narrative. "Mon" propos concernera les conditions sous lesquelles un tel concept, dont Ricœur est l’un des plus grands théoriciens, pourrait être appliqué dans certaines problématiques des sciences humaines et sociales.
Si les conditions d’application de ce concept ricœurien ne vont pas de soi, c’est que celui-ci s’est construit dans un cadre problématique dont le but n’est pas directement de pouvoir s’appliquer aux sciences sociales, mais consiste à résoudre un problème qui hante toute la tradition philosophique, à savoir la construction de l’identité personnelle. Après avoir rapidement esquissé la genèse de ce concept, il faudra ensuite mettre à jour les obstacles qui pèsent sur son application directe aux sciences sociales, pour enfin reformuler ce concept, mieux à même d’être utilisé pour des recherches de terrain.
I. La construction du concept d’identité narrative
Pour comprendre la pertinence initiale du concept d’identité narrative, il faut le replacer dans le cadre d’une interrogation sur l’identité personnelle, élaborée tout particulièrement par la tradition empiriste héritée de Hume. Le problème se formule en ces termes : existe-t-il une permanence du sujet à travers la multiplicité de ses expériences ? On sait que la réponse du cartésianisme suppose l’existence d’une âme, en tant que substance immatérielle, immuable et immortelle, chargée d’assurer une pure présence du sujet à lui-même, au-delà de la diversité de ses flux de conscience. En raison de son origine métaphysique, cette solution est vivement critiquée par Hume, dès lors qu’une telle substance, qu’on la qualifie en termes d’âme, de Cogito ou de moi, ne saurait être prouvée par l’expérience. Il le montre en recourant à la pratique de l’introspection : « Il y a certains philosophes, objecte Hume aux cartésiens, qui imaginent que nous avons à tout moment la conscience intime de ce que nous appelons notre moi; que nous sentons son existence et sa continuité d’existence; et que nous sommes certains, plus que par l’évidence d’une démonstration, de son identité et de sa simplicité parfaites. Pour ma part, quand je pénètre le plus intimement dans ce que j’appelle moi, je bute toujours sur une perception particulière ou sur une autre, de chaud ou de froid, de lumière ou d’ombre, d’amour ou de haine, de douleur ou de plaisir. Je ne peux jamais me saisir, moi, en aucun moment sans une perception et je ne peux rien observer que la perception. »1 Si bien que le philosophe empiriste réduit la « permanence de soi-même » à une simple croyance, relayée par la mémoire et l’imagination.
Face à cette « entreprise de soupçon », la démarche de Paul Ricœur s’emploie à rechercher des structures de continuité de soi-même, sans, toutefois, faire appel à un principe d’obédience métaphysique. Il n’est pas question pour le philosophe de nier toutes les discontinuités qui affectent l’identité personnelle – ne serait-ce que parce que celle-ci est soumise au temps qui passe. Mais l’intention de Ricœur consiste précisément, à travers ces changements, à dégager de la « permanence de soi-même », sachant que l’élaboration de son concept s’étend au-delà de la sphère strictement individuelle, regroupant des ensembles plus vastes que sont les sociétés, les groupes, les classes, les peuples.
Ainsi Paul Ricœur repère-t-il trois modalités de la « permanence de soi-même » qui correspondent à autant de composantes de l’identité personnelle :
- la première composante, qu’il appelle l’identité-idem, renvoie à la notion psycho-sociologique de caractère, c’est-à-dire l’ensemble des dispositions acquises par lesquelles on reconnaît une personne (individu ou groupe) comme étant la même – au point de parler justement de traits de caractère (composés à la fois des habitudes, des identifications à des normes, à des personnes, à des héros…).
- la seconde composante, l’identité-ipse, est définie en termes éthiques comme maintien de soi par la parole donnée à autrui : « La tenue de la promesse paraît bien constituer un défi au temps, un déni du changement : quand même mon désir changerait, quand même je changerais d’opinion, d’inclinaison, ‘je maintiendrais’. » - l’identité narrative représente la troisième composante de l’identité personnelle, laquelle se définit comme la capacité de la personne de mettre en récit de manière concordante les événements de son existence. Or, le fait est que, selon P. Ricœur, la construction d’une telle identité n’est possible que par la fréquentation de récits d’histoire ou de fiction, en vertu d’un « double transfert » : d’une part, le transfert de la dialectique gouvernant le récit aux personnages eux-mêmes, d’autre part, le transfert de cette dialectique à l’identité personnelle (...).
Voilà déjà de quoi gamberger ...
Torat' !
mardi 6 octobre 2015
dimanche 4 octobre 2015
samedi 16 mai 2015
De la représentation comme interprétation , contrib sur l'oeuvre de J P Manchette ( & Serge Rezvani )...
L’ interprète
De la représentation comme interprétation
Objet : comme pas mal d’auteurs, mais plus que certains, Manchette ( consciemment ou inconsciemment ) fait plus que représenter : il interprète certains aspects du monde / réel du/des lecteurs, donc le mien, le tien – le nôtre…Rappel : pour bcp de structuralistes, le texte est « un monde en soi », auto-suffisant, « coupé » parce que déformant/mensonger, du monde réel ( d’où l’hypothèse d’un « métatxt fait de ts les textes, avec ses territoires et ses banlieues, domaines parallèles voire antagonistes, comme par exemple la paralittérature et ses « sous » genres, le polar et autres,…)
Dans cette tradition, le texte nous ment sur le monde, pire l’occulte : le texte fait écran à une perception critique, l’histoire ns séduit, les personnages ns subjuguent ( l’épouvantable identification ! ) et nous voilà mené en bateau sur les méandres, pleins de piranhas, de l’ imaginaire…
Selon une autre doxa, le texte est « œuvre ouverte », susceptible de toute/n’ importe quelle lecture : le lecteur est souverain ( vox populi ), à chacun son sens ( comme à chacun son avis, son opinion, ses pulsions « au-delà du bien et du mal »…)
Mais l’instinct est grégaire, le sens unique, la lecture de masse … le « moi » s’installe ds/sur le texte ; stimulé, excité par lui, j’en perds tout autant le sens du réel, cette saloperie qui résiste à mes rêveries, aux illusions romanesques, qui m’oblige à respirer de l’ air impur, à boire, manger, chier… tant d’ opérations peu littéraires, au bout du conte…
Peut-être alors faudrait-il, dans la foulée de Ricoeur, Eco, Deleuze and co, considérer que les œuvres, littéraires, picturales, musicales,… traitent du réel, en parlent ; mais d’un réel déjà perçu, reformulé par l’ "auteur », qui « complique » encore les « choses » en incluant un « narrateur-personnage » qui découpe davantage les portions/ parts de réel…
D’ où une glose sans fin sur le caractère « fiable », « vraisemblable », « authentique »… d’une œuvre, au mieux lue comme représentation, au pire comme document/reflet du réel, en tout ou en partie…
Pour « dépasser » ces commentaires, formulons l’hypothèse que ctains auteurs ( faute de mieux) INTERPRETENT leur portion de réel ( plus « part du diable » qu’ « œuvre de Dieu »), sociohistoriquement déterminée.
Et peut-être ctains auteurs de polar en sont-ils davantage conscients, leur personnages , stt ds le roman noir, récit par excellence de la DESILLUSION, étant d’abord des interprétants : face à une énigme, au double-jeu des indices, au(x) présumé(s) coupable(s), aux pseudo-témoins,… le flic/ privé ( Harry Hole, ou le " Sans nom de Pronzini ) DOIT ( devoir ? Dette sociale ou morale ? Sens du "jeu",;;;) décoder, réinterpréter, supputer, …en quête d’une solution, d’un dénouement, souvent partiel…
Foncièrement, un auteur de polar est jusqu’au cou dans l’interprétation…
Mais Manchette était aussi TRADUCTEUR ( Littel, Westlake,...) , et ce travail était pour lui une mission quasi sacrée ( certaines « notes noires » en témoignent indubitablement…)
Conscient de la traîtrise du discours narratif sur le réel, Manchette en propose une approche autrement prudente que nombre de nos auteurs : il y a là assurément une piste de RELECTURE…
Mettre à jour les procédures de cette « mission » de l’écrivain/interprète, tenter de discerner ce qu’elle sauve, garde et nous offre de cette part du réel, nous en donne à lire/voir/savoir, nous en cache éventuellement, consciemment ou inconsciemment…
Manchette en savait quelque chose, des enjeux de la mise-en-intrigue ( Ricoeur ), et il « en a bavé » ; aux lecteurs/trices que ns sommes de reconsidérer l’œuvre comme « lecture active » d’un réel complexe, action en partie littéraire/esthétique, mais aussi socio-politique, donc MORALE : car il n’y a plus depuis lurette d’ INNOCENCE de l’art …
Entre intrigue et Histoire : Manchette ,sans doute, cherchait à fusionner ces deux aspects de tout récit, ; c’est sans doute encore une des obsessions de « La Princesse du Sang », préparée par le voyage à Cuba d’un homme malade, prêt à payer de sa personne comme le Zola de « Germinal », le Hugo des « Misérables », Le Orwell des récits de Londres, le Dickens d' "Oliver Twist »…
Manchette, tout au long des premiers chapitres des « Gens du Mauvais Temps », nous donne à lire une tripotée de notices historiques, fruits de tout sauf du hasard…
Pas plus qu’il n’y a de pur hasard dans l’odyssée de Bardamu, l’abandon burlesque des hurlu-perdus de Beckett, la geste amoureuse et immobile de Serge Rezvani…
A nous, lecteurs/lectrices de prolonger l’œuvre :
Ivy éclaire nos pas, la torche au poing, … filin de jour dans les ténèbres du chaos, étincelle d’ aventure dans les recoins des « Cargos du Crépuscule »…
Mais nous délirons quelque peu… Entretenons seulement les derniers feux de la lecture ; c’est aussi notre DEVOIR de « lumpenintellectuels » critiques : contre les mercenaires ou illuminés qui boutent le feu aux bibliothèques , contre ceux stt qui les payent en dollars ou vierges de paradis, à nous de lire et de gueuler, de lire et relire et gueuler encore, à contre-sens… « It’s the price to pay »…
To’rat
Gil
De la représentation comme interprétation
Objet : comme pas mal d’auteurs, mais plus que certains, Manchette ( consciemment ou inconsciemment ) fait plus que représenter : il interprète certains aspects du monde / réel du/des lecteurs, donc le mien, le tien – le nôtre…Rappel : pour bcp de structuralistes, le texte est « un monde en soi », auto-suffisant, « coupé » parce que déformant/mensonger, du monde réel ( d’où l’hypothèse d’un « métatxt fait de ts les textes, avec ses territoires et ses banlieues, domaines parallèles voire antagonistes, comme par exemple la paralittérature et ses « sous » genres, le polar et autres,…)
Dans cette tradition, le texte nous ment sur le monde, pire l’occulte : le texte fait écran à une perception critique, l’histoire ns séduit, les personnages ns subjuguent ( l’épouvantable identification ! ) et nous voilà mené en bateau sur les méandres, pleins de piranhas, de l’ imaginaire…
Selon une autre doxa, le texte est « œuvre ouverte », susceptible de toute/n’ importe quelle lecture : le lecteur est souverain ( vox populi ), à chacun son sens ( comme à chacun son avis, son opinion, ses pulsions « au-delà du bien et du mal »…)
Mais l’instinct est grégaire, le sens unique, la lecture de masse … le « moi » s’installe ds/sur le texte ; stimulé, excité par lui, j’en perds tout autant le sens du réel, cette saloperie qui résiste à mes rêveries, aux illusions romanesques, qui m’oblige à respirer de l’ air impur, à boire, manger, chier… tant d’ opérations peu littéraires, au bout du conte…
Peut-être alors faudrait-il, dans la foulée de Ricoeur, Eco, Deleuze and co, considérer que les œuvres, littéraires, picturales, musicales,… traitent du réel, en parlent ; mais d’un réel déjà perçu, reformulé par l’ "auteur », qui « complique » encore les « choses » en incluant un « narrateur-personnage » qui découpe davantage les portions/ parts de réel…
D’ où une glose sans fin sur le caractère « fiable », « vraisemblable », « authentique »… d’une œuvre, au mieux lue comme représentation, au pire comme document/reflet du réel, en tout ou en partie…
Pour « dépasser » ces commentaires, formulons l’hypothèse que ctains auteurs ( faute de mieux) INTERPRETENT leur portion de réel ( plus « part du diable » qu’ « œuvre de Dieu »), sociohistoriquement déterminée.
Et peut-être ctains auteurs de polar en sont-ils davantage conscients, leur personnages , stt ds le roman noir, récit par excellence de la DESILLUSION, étant d’abord des interprétants : face à une énigme, au double-jeu des indices, au(x) présumé(s) coupable(s), aux pseudo-témoins,… le flic/ privé ( Harry Hole, ou le " Sans nom de Pronzini ) DOIT ( devoir ? Dette sociale ou morale ? Sens du "jeu",;;;) décoder, réinterpréter, supputer, …en quête d’une solution, d’un dénouement, souvent partiel…
Foncièrement, un auteur de polar est jusqu’au cou dans l’interprétation…
Mais Manchette était aussi TRADUCTEUR ( Littel, Westlake,...) , et ce travail était pour lui une mission quasi sacrée ( certaines « notes noires » en témoignent indubitablement…)
Conscient de la traîtrise du discours narratif sur le réel, Manchette en propose une approche autrement prudente que nombre de nos auteurs : il y a là assurément une piste de RELECTURE…
Mettre à jour les procédures de cette « mission » de l’écrivain/interprète, tenter de discerner ce qu’elle sauve, garde et nous offre de cette part du réel, nous en donne à lire/voir/savoir, nous en cache éventuellement, consciemment ou inconsciemment…
Manchette en savait quelque chose, des enjeux de la mise-en-intrigue ( Ricoeur ), et il « en a bavé » ; aux lecteurs/trices que ns sommes de reconsidérer l’œuvre comme « lecture active » d’un réel complexe, action en partie littéraire/esthétique, mais aussi socio-politique, donc MORALE : car il n’y a plus depuis lurette d’ INNOCENCE de l’art …
Entre intrigue et Histoire : Manchette ,sans doute, cherchait à fusionner ces deux aspects de tout récit, ; c’est sans doute encore une des obsessions de « La Princesse du Sang », préparée par le voyage à Cuba d’un homme malade, prêt à payer de sa personne comme le Zola de « Germinal », le Hugo des « Misérables », Le Orwell des récits de Londres, le Dickens d' "Oliver Twist »…
Manchette, tout au long des premiers chapitres des « Gens du Mauvais Temps », nous donne à lire une tripotée de notices historiques, fruits de tout sauf du hasard…
Pas plus qu’il n’y a de pur hasard dans l’odyssée de Bardamu, l’abandon burlesque des hurlu-perdus de Beckett, la geste amoureuse et immobile de Serge Rezvani…
A nous, lecteurs/lectrices de prolonger l’œuvre :
Ivy éclaire nos pas, la torche au poing, … filin de jour dans les ténèbres du chaos, étincelle d’ aventure dans les recoins des « Cargos du Crépuscule »…
Mais nous délirons quelque peu… Entretenons seulement les derniers feux de la lecture ; c’est aussi notre DEVOIR de « lumpenintellectuels » critiques : contre les mercenaires ou illuminés qui boutent le feu aux bibliothèques , contre ceux stt qui les payent en dollars ou vierges de paradis, à nous de lire et de gueuler, de lire et relire et gueuler encore, à contre-sens… « It’s the price to pay »…
To’rat
Gil
jeudi 23 avril 2015
Projet de lettre pour un conseiller pédagogique...
Projet de lettre pour un conseiller pédagogique, heureusement (?) gardé sous le coude...
Comme d’ habitude, je viens de prendre connaissance de vos réflexions dans le no de la revue pédagogique ....... de l' année 20....
Comme d’ habitude, j’enrage de prendre connaissance de cette fructueuse réflexion non pas au début des « vacances » ( moment où je pourrais me donner bonne conscience en faisant semblant de « mettre en œuvre »( !) l’un ou l’autre aspect pratique de cette réflexion mais bien TROP TARD, c’est à dire au moment où je suis- pour reprendre partiellement votre expression- moi-même la g… ds le guidon, peinant ds les côtes qui mènent au sage partage d’un savoir ( factuel, faire, être, ou tt ce qu’on veut) et redoutant de me « vautrer » ds les pentes infernales des « compétences » qui ns font tant souffrir « mille morts » ( quoique, pdt ce tps, à l’usine…)…
Comme d’ habitude, je suis partagé ( c’est ds l’air du pays) entre réconfort ( enfin qq’1 qui ns comprend ) et consternation ( P…, moi aussi j’ai travaillé sur la chanson (1) et les Lumières, et même Rabelais (mais pas ds la même classe, heureusement, semble-t-il ) et c’est vrai qu’à la fin je ne voyais plus trop la continuité de l’affaire…
Et pourtant, me voici, quasi début septembre, prêt à remettre « Candide » en lecture obligatoire ( j’en crèverais assurément si cela était « fortement déconseillé ») et à relancer mes Es de 5e ds 1 « recherche » sur les liens entre chanson « française » ( rien que ça, faut déjà se battre : « Pq pas 50 cents, ‘sieu ?) et poésie ( Et c’est vrai que pour 1 Damien Saez, j’encaisse Lara Fabian et Obispo…)…
Et comme d’ habitude, je me dis que je vais vs répondre…Et ce coup-ci je le fais… Parce que je tiens à vs faire part d’au moins 2 réflexions susceptibles de stimuler la vôtre ( qui semble-t-il n’en a guère besoin, mais au diable l’avarice…)
TOUS mes collègues sont au bord du « nervous breakdown » à l’ idée de recevoir l’inspection.. En 30 ans de « pratique », je n’ai jamais connu 1 telle pression… C’en est au pt que je nourris des actes de pure malveillance à l’égard de celui ( j’ imagine mal 1 dame remplissant cette fonction ) qui se mêlerait de venir présentement ns expliquer cmt faire notre métier … Cmt concevoir cette « rencontre » sans l’ imaginer comme un pugilat dont 1 des 2 ACTEURS ( j’apprécie le terme) - sinon les 2 - sortirait avec « la tête au carré » ?
Regrettons le fait que vs, comme pas mal d’autres, ne percevez plus la DIVERSITE de notre « public »… Le concept de « chanson à la mode » montre bien l’étendue du désastre : croyez-vs qu’en dehors de Jacques Brel (que les Es proposent comme sujet de « recherche » en croyant me faire du bien) , il y ait encore 1 seul nom qui fasse partie de leur culture commune ? Les listes de sujets vont de Noir Désir ( « Libérez Cantat ») à Vitaa en passant par Balavoine… Le seul point de rencontre ds ce « melting pot » c’ est, « Déo gratias » ou « Par le gd Sachem », la recherche des métonymies, octosyllabes, et autres champs lexicaux… A ce moment-là – quasi slt à ce moment - , NOUS – eux comme moi – avons le sentiment de travailler sur le même sujet et ds le même sens…
Je souhaite vraiment que ts les enseignants de français du second. Sup. –en ce qui ns concerne -soient associés de près à une réflexion ( encore !) sur … votre article ( si j’ose dire) qui a entre autres, le mérite de mettre le doigt- voire la lame du rasoir- sur la « rupture épistémologique » entre le concept de « compétences » ( issu pour l’essentiel du mercantilisme ambiant : communication/consommation à ts les étages) et celui de « savoir », très discutable assurément ds le cadre du cours de français ( car « Qu’ est-ce que la littérature ? »…
En cherchant bien, on trouverait… Mais j’arrête là pour relire « Cyrano », l’ histoire d’un mec pas très beau qui envie un gars beau comme un dieu et con comme un balai… Figurez-vs que cette pièce ( en tout cas le film ) émeut ctains Es jusqu’aux larmes ( Mais où sont les compétences ?)
Franck.
mardi 7 avril 2015
Sortie du "Journal" de J P Manchette en Folio!!!
Ca ne se passera pas comme ça !
Certain(e)s ( pas assez hélas !) s’interrogent sur le « paradoxe manchettien » : mépris de la Littérature contemporaine/ « littérarisation » du polar…
Il faudrait se souvenir que RIEN , JAMAIS, n’est créé « ex nihilo » et moins encore « in abstracto » : l’(es) œuvre(s) de Manchette sont à (re)lire dans la complexité de leurs conditions de production, même « littéraires »: ne l’oublions pas, en même temps qu’ auteur de romans noirs -et clairement revendiqués comme tels- Manchette fut aussi scénariste ( bonjour le « pitch » !), traducteur ( d’auteurs aussi différents que Westlake, Littel et Ross Mc Donald !), critique de cinéma ( « Les yeux de la Momie » : bonjour l’usine à fantasmes !), commentateur prolifique des œuvres de ses contemporains dans « Les Notes noires »…
Bref, bcp d’inter(ré)férences : on est en plein « effet pongiste » (bonjour les retours de balle) entre ces activités scripturales et la production des « œuvres »… Là-dessus, on peut pas mal gamberger/tartiner…
Mais il y a pire : si l’on s’en tient à Ricoeur ( « Du texte à l’action », Seuil, p 120 et sq. ) :
« ( …) la notion d’œuvre apparaît comme médiation pratique entre irrationalité de l’événement – laissons à Ricoeur la respons de cet « irrationnel » fort peu « marxiste ») et la rationalité du sens »(Aurait-on pu dire « de l !intention » ?). Elle est donc l’aboutissement « d’une expérience déjà – N du B : même inconsciemment – structurée mais comportant des ouvertures, des possibilités de jeu ( N du B : Si !Si !), des indéterminations, ; saisir une œuvre, (…) c’est saisir le rapport entre la situation – N du B : les conditions de production ? – et le projet ». ( Fin de cit.)… Je ne vous le fais pas dire : y a du pain sur la planche de l’interprétation ( on y reviendra…)
PS/ N du B derechef : considérant le polar contemporain ( français, belge ou malgache ) comme le « Canada Dry » du roman noir « hardboiled » US des années ’30 –40, Manchette devait se traîner un amer goût de « trop peu »…Et pourtant, il redémarrait, au cœur de son cyclone personnel, « Les Gens du Mauvais Temps », cet au-delà du polar : en découdre avec « L’ Ile au Trésor », « La Comédie humaine », « Les Rougons », « Les Misérables », « Le Voyage » et « A l’Est d’ Eden », vu l’ambition du projet ? Respect, moussaillon !!!
NB : N du Benêt bavard, votre serviteur.
Voiler/dévoiler ?
Au-delà ?
Instituer / désinstituer / réinsti-tuer ?
Question à la littérature, au récit selon, entre autres, l’ herméneutique :
tout récit suppose une suspension du réel, mise à distance ( l« épochè » phénoménologique…) ;
Dans le but de voiler « pudiquement » ou de « mettre à jour » ?
C’est un choix « littéraire » mais aussi social et poliique : complicité avec l’institution dominante…
Souvenons-nous de l’admiration de Manchette pour Orwell : l’auteur de « Catalogne libre » mais aussi « 1984 » et surtout « Les colonies »
Ainsi, un récit qui met en intrigue la confusion des « sentiments » peut très bien se contenter d’illustrer la confusion des « émotions » ( « Jet set « I, II,…) ou « représenter » le jeu vital mais confus des postures et des positions sociales ( « La Garçonnière » ou « Shadows ») … ou encore tout faire éclater : « Voyage au bout de l’Enfer », « La Prisonnière du Désert », « Gloria » de Cassavetes ou « Monfleet »…
mardi 24 mars 2015
L' Achille vient donc d’entamer la lecture du « Journal » de Manchette
L' Achille vient donc d’entamer la lecture du « Journal » de Manchette ( dérobé en 3 morceaux, épaisseur oblige, code- barre de la couverture déchiré, …)… Et déjà, le voilà tout saisi : qques lignes pour 1966 ( la rédaction du journal débute en décembre…) ; qques pages pour 1967, et puis 1968, en janvier…
Les notes vont ts azimuts : prépa de scénar, collab avec Bastid et d’autres, anecdotes familiales et stt, dès la ligne 2 ou 3 … la trouille du lendemain…
Ainsi se confirme l’existence de 2 ( au moins, bien sûr…) catég d’individus : les « béats »( ex : cherche…) et les « agités du grêle », les anxieux, les « perpétuels insatisfaits »,… : Desprosge, Céline, Orwell, Rilke, Téchiné, Tardi, … et Manchette.
Leur parole est notre sang, leur angoisse est notre honneur…
Nous leur devons notre survie ; que demain leur soit dédié, par notre refus de l’ ordre et de la fatalité…
La CNT renaîtra, bientôt…
Le jour se lève.
To’ rat…
Les notes vont ts azimuts : prépa de scénar, collab avec Bastid et d’autres, anecdotes familiales et stt, dès la ligne 2 ou 3 … la trouille du lendemain…
Ainsi se confirme l’existence de 2 ( au moins, bien sûr…) catég d’individus : les « béats »( ex : cherche…) et les « agités du grêle », les anxieux, les « perpétuels insatisfaits »,… : Desprosge, Céline, Orwell, Rilke, Téchiné, Tardi, … et Manchette.
Leur parole est notre sang, leur angoisse est notre honneur…
Nous leur devons notre survie ; que demain leur soit dédié, par notre refus de l’ ordre et de la fatalité…
La CNT renaîtra, bientôt…
Le jour se lève.
To’ rat…
mercredi 11 mars 2015
"Il y a de la fureur à écrire"... Jean Vautrin
(...) "On connaît la chansonnette. N’est pas écrivain qui veut. Le candidat à l’écriture du premier, du deuxième roman, n’a aucune chance a priori de réussir l’exploit. Mais allez raisonner ! Le futur écriveur, le pied tendre du Klondike littéraire, a beau savoir que la nature est une force énorme qui ceinture les ambitions de l’homme, il aura toujours envie de dérober le feu et de marcher sur les pépites.
Il y a de la fureur à écrire. De la rage à tenir le style. C’est dur, le style. C’est du remettez-moi ça sur la planche. Ça crève jusqu’au soir sous la lampe. N’empêche que la langue, tenez. Rien que le plaisir de la langue, voilà déjà un cap important vers lequel cingler ! Un pari avec l’exigence qui hausse le vagabond de l’esprit jusqu’à la lisière du dépassement de soi-même. Et puis, dites ! Attaque au mot ! La musique des phrases ! Le mystère du voyage sur le fleuve quadrillé ! Voilà qui n’a pas forcément un paisible goût de sucre !
Il faut de l’endurance pour tenir un roman. Se présenter chaque matin devant son établi. Traverser sans crainte des cavernes vides. Ne pas céder à ses quintes de cœur. Ne pas se décourager si la vie devient furtive sur la page à peine noircie de quelques pattes de mouche et d’un petit dessin d’impatience. Imaginer une histoire, les yeux défaillants de doute, c’est courir après des empreintes de pas qui s’évanouissent aux abords d’un horizon prématuré.
Pourtant, dites-moi qui n’a pas envie d’écrire des choses magnifiques ?"
Jean VAUTRIN.
To' ratt!
Il y a de la fureur à écrire. De la rage à tenir le style. C’est dur, le style. C’est du remettez-moi ça sur la planche. Ça crève jusqu’au soir sous la lampe. N’empêche que la langue, tenez. Rien que le plaisir de la langue, voilà déjà un cap important vers lequel cingler ! Un pari avec l’exigence qui hausse le vagabond de l’esprit jusqu’à la lisière du dépassement de soi-même. Et puis, dites ! Attaque au mot ! La musique des phrases ! Le mystère du voyage sur le fleuve quadrillé ! Voilà qui n’a pas forcément un paisible goût de sucre !
Il faut de l’endurance pour tenir un roman. Se présenter chaque matin devant son établi. Traverser sans crainte des cavernes vides. Ne pas céder à ses quintes de cœur. Ne pas se décourager si la vie devient furtive sur la page à peine noircie de quelques pattes de mouche et d’un petit dessin d’impatience. Imaginer une histoire, les yeux défaillants de doute, c’est courir après des empreintes de pas qui s’évanouissent aux abords d’un horizon prématuré.
Pourtant, dites-moi qui n’a pas envie d’écrire des choses magnifiques ?"
Jean VAUTRIN.
To' ratt!
vendredi 6 février 2015
samedi 31 janvier 2015
Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak...
Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak…
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance, un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé, prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd « agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’ INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, « N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …
Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…txt
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance, un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé, prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd « agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’ INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, « N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …
Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…txt
samedi 24 janvier 2015
J'en reviens donc à Ricoeur...
Résumé des épisodes précédents: coiffé de sa poubelle, pépé Popaul a déjà ramené l'intrigue ds la théorie du récit ( en démontrant, par la multiplication de la Mimésis, l'importance non slt de la mise en écriture et son cortège de tropes (en stock) mais aussi du déploiement des actions sur une flèche narrative : l'intrigue, elle-même construite, constituant not. "le monde du texte"...);
dans sa foulée de marathonien Hermès-nautique, il rappelle aux historiens "post-modernes" tout le bien que la réintégration du récit peut faire , non à la critique historique, mais à "la mise en discours" des résultats de cette critique, soit la dynamique du récit au service de la mise en perspective des faits, épars et partiels, auxquels l'historien se confronte... Une démarche philo fort proche de celle d'un Guinzburg, qui s'attache à montrer comment de multiples récits perçus comme "peu intéressants car populaires" permettent de comprendre/ interpréter des traces, juridiques jusque là incompréhensibles, lors des procès de l'Inquisition not. ( voir Les batailles nocturnes, Champs Flammarion, sur les procès des "Benedetti" au XVIe..);
Le 3e apport à la "Théo rit du récy" , c est la remise en activité de la notion de "caractère" en parallèle à une réflexion sur la notion d'identité...
Ricoeur démontre avec astuce comment la notion de caractère reprend, ds la sociologie du quotidien, la somme des habitudes constitutives du comportement " attendu" d' une personne, permettant de la reconnaître comme de lui renvoyer des attitudes " peu orthodoxes", perçues comme "anormales" et typiques d'un soi "hors de lui" ( Soi comme un autre, Point-Seuil, 1990)...
Mais loin de vouloir enfermer chacun ds " son caractère", Ricoeur insiste sur la dimension historique de la constitution de ce caractère, à travers la mise en place/ sélection de ces habitudes, perçues comme des "réponses adaptées" (commodes?) à des situations de vie, parfois à la limite du vivable (in)justement...
Ainsi, Ricoeur affirme que le caractère a une histoire, et que la saisir, c' est percevoir quelque chose de l'identité narrative ( Op cit, p 147), aussi constitutive de "Soi" que l'identité "personnelle", reconnaissance de toutes ces similitudes qui ns confortent bien ds le sentiment d'avoir tjrs affaire à la MEME personne ("personna": le masque...)...
Or-donc, toute la force du raisonnement est de montrer, sur ces acquis, comment la littérature, romanesque surtout, réaffirme cette dimension historique ( et sociale!) de la constitution de l'identité, au moins des personnages principaux; on peut dés lors réinvestir la notion de "caractère" ds l' interprétation des récits : " (...) ce que la [vie quotidienne] a contracté, le récit peut le redéployer" (Op cit, p 148)...Et permettre au lecteur de reprendre conscience de la dimension complexe de son SOI/ MOI/ JE ( biffer les mentions...);
Ce qui, ds la twittérisation généralisée, peut s' avérer salutaire...
jeudi 15 janvier 2015
... ne pas penser à tout ça (Gil)
"Il est sans doute recommandable, se dit l’Achille, si l’on prétend noircir du papier avec quelques réflexions personnelles, de faire dans le doux, le léger, avec une pointe d’ironie voire d’amertume, mais sans hausser le ton, pour ne pas froisser l’éventuel lecteur...
L’anecdote signifiante, le souvenir plaisant, la formule acérée, la réflexion saugrenue, le « bon mot »...Le tout emmailloté de l’ouate d’un désespoir aérien"...
J’emmerde le « gentil »lecteur.
Dehors, le vent souffle, et chaque bourrasque me donne envie de dégueuler. Le ciel est orange et pue l’apocalypse... Tout semble être revenu aux âges du tumulte, du tonnerre; l’ouragan menace l’ensemble de la planète. Les vingt dernières années ont cumulé les catastrophes extraordinaires, et l’on nous serine que « ces évènements exceptionnels sont on ne peut plus normaux»...
L’impression permanente et intolérable qu’on se fout de notre gueule.
Contre le vent -et le raz-de-marée ?- c’est la musique de Carl Off ( celle du générique de fin de Badlands ) qui me trotte en tête... Et les soubresauts de la tourmente s’atténuent, jusqu’à la prochaine rafale, qui va secouer la maison, faire trembler les murs,- arracher les volets, le toit ? « Puisqu’on vous dit que c’est normal ! ». Ne reste plus qu’à vivre normalement avec l’angoisse au ventre, parfois la peur, comme des centaines de millions d’humains : peur de la tempête, de la guerre, de la misère, des connards armés, ça dépend des lieux/jours...Je sais, t’as des gosses, tu préfères ne pas penser à tout ça…et surtout pas à ce qui les attend… De toute façon, on prendra ce qui vient, dans la tronche ou ailleurs,... C’est normal!"
"K' arrèdj' " Gil.
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