samedi 26 octobre 2013
Soi/s
(Trop) vite, quelques phrases sur la prolifération quasi épidémique des jugements à l'emporte-pièces, bien typiques de l' a-pensée "Twitter", qui tend vers la "cul-dur" du sniper : au plus brut/ brutal, "roms-gros sourcils", et va chier avec les concepts de complexité, de nuance, d'ambiguïté, de "pas si simple"... Tant qu' à dézinguer, allons-y à la sulfateuse...
Ah, cette néo-passion pour "Les tontons flingueurs": culte du mot d'auteur, moins bon que misanthrope, et caricature des stéréotypes ( une des forces d'Audiard!!), comprise (?) auj' comme "modèle" de comportement... C'est si bon qd ça fait mal aux autres... Vannes à tout va et Baffie président
J'en reviens donc à Ricoeur...
Résumé des épisodes précédents: coiffé de sa poubelle, pépé Popaul a déjà ramené l'intrigue ds la théorie du récit ( en démontrant, par la multiplication de la Mimésis, l'importance non slt de la mise en écriture et son cortège de tropes (en stock) mais aussi du déploiement des actions sur une flèche narrative : l'intrigue, elle-même construite, constituant not. "le monde du texte"...);
dans sa foulée de marathonien Hermès-nautique, il rappelle aux historiens "post-modernes" tout le bien que la réintégration du récit peut faire , non à la critique historique, mais à "la mise en discours" des résultats de cette critique, soit la dynamique du récit au service de la mise en perspective des faits, épars et partiels, auxquels l'historien se confronte... Une démarche philo fort proche de celle d'un Guinzburg, qui s'attache à montrer comment de multiples récits perçus comme "peu intéressants car populaires" permettent de comprendre/ interpréter des traces, juridiques jusque là incompréhensibles, lors des procès de l'Inquisition not. ( voir Les batailles nocturnes, Champs Flammarion, sur les procès des "Benedetti" au XVIe..);
Le 3e apport à la "Théo rit du récy" , c est la remise en activité de la notion de "caractère" en parallèle à une réflexion sur la notion d'identité...
Ricoeur démontre avec astuce comment la notion de caractère reprend, ds la sociologie du quotidien, la somme des habitudes constitutives du comportement " attendu" d' une personne, permettant de la reconnaître comme de lui renvoyer des attitudes " peu orthodoxes", perçues comme "anormales" et typiques d'un soi "hors de lui" ( Soi comme un autre, Point-Seuil, 1990)...
Mais loin de vouloir enfermer chacun ds " son caractère", Ricoeur insiste sur la dimension historique de la constitution de ce caractère, à travers la mise en place/ sélection de ces habitudes, perçues comme des "réponses adaptées" (commodes?) à des situations de vie, parfois à la limite du vivable (in)justement...
Ainsi, Ricoeur affirme que le caractère a une histoire, et que la saisir, c' est percevoir quelque chose de l'identité narrative ( Op cit, p 147), aussi constitutive de "Soi" que l'identité "personnelle", reconnaissance de toutes ces similitudes qui ns confortent bien ds le sentiment d'avoir tjrs affaire à la MEME personne ("personna": le masque...)...
Or-donc, toute la force du raisonnement est de montrer, sur ces acquis, comment la littérature, romanesque surtout, réaffirme cette dimension historique ( et sociale!) de la constitution de l'identité, au moins des personnages principaux; on peut dés lors réinvestir la notion de "caractère" ds l' interprétation des récits : " (...) ce que la [vie quotidienne] a contracté, le récit peut le redéployer" (Op cit, p 148)...Et permettre au lecteur de reprendre conscience de la dimension complexe de son SOI/ MOI/ JE ( biffer les mentions...);
Ce qui, ds la twittérisation généralisée, peut s' avérer salutaire...
To' ratt!
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