dimanche 26 mai 2013

Le Singe dans la Machine (1)



Souvent nous suspendons notre capacité de réflexion  ( expliquer/ comprendre,...), notre  faculté de "juger" ( interpréter ) les "tenants et aboutissants", les "enjeux réels", les finalités et conséquences de nos actes, à moyen ou à long terme.
Chaque fois que nous suspendons cet "effort intellectuel",  le singe   ( peu importe l' espèce : chimpanzé, gorille, bonobo ou mortico,...), magma de désirs frustrés, d'inconscient mal lavé, d'instincts "en roue libre"  et de représentations "Voici"/" Détective" archétypales (Jung), le Singe donc reprend le dessus...
Ce singe a donc pris le dessus ds une crèche des Flandres, à Boston, Place St Lambert à Liège, à Londres vers le 20 mai, en Syrie, il y a peu, où il exhibait le coeur d'une de ses victimes en proclamant son désir de le dévorer... Ce singe ns est bien connu : c'est l' Amok raconté par S. Zweig, c'est  Kurtz que doit éliminer le narrateur du "Coeur des Ténèbres"...

Mais parfois/souvent, ce singe a une furieuse tendance à se multiplier ds des espaces/temps précis... En horde,  vêtu de l'Aube dorée, il chasse le métèque en Grèce, le journalier en Andalousie, l'arbitre en Division Provinciale de foot, le pd un peu partout, le bègue ou le lusket ds les cours de récré, pour les battre "à mort", la plupart du temps...

Mais  "Le Singe dans la Machine" ne frappe pas toujours  ... Chez les cols blancs, la domination simiesque prend une forme qui "grimace" l'intelligence : l'ironie, le cynisme, la vanne saignante, le désir d'être reconnu comme celui qui peut mettre le plus faible "à terre, bleu!", le hooligan des bureaux et des auditoires, ... Le harceleur au quotidien, c'est lui...

Comment me défendre de laisser le singe "bouffer mon âme"? J' en sais rien... Peut-être en jouant plus de "Soi réflexif" contre la pulsion, en s'arc-boutant à un reste de Morale individuelle face au "C'est plus fort que moi" collectif, en redoutant par-dessus tout d'en être à dire un jour : "Je n'ai pas voulu ça"... "mais aussi "Loup des Steppes" contre "Meute", Scaramouche contre les Hargneux, Pierrot contre les Ricaneurs,...

De quoi remplir une vie , où l' Ecole représente encore et toujours le secteur de lutte prioritaire, où je ne peux que m' entendre dire : "Tu prends les choses trop à coeur"... 


To' ratt...

lundi 20 mai 2013

C'en est ou c'en est pas? S de la/ les litt 2


Si l' on tente de distinguer ce qui serait litt de ce qui n'en serait pas, on peut émettre qques remarques sur le "fonctionnement" de ce "purgatoire" litt que fut lgtps la "paralitt" ( Policier/ polar, SF, fantast/ horeur/ épouvante, rom sent, rom médical, Capes et épées, voire "récits de vie",...)
On peut ainsi voir la "paralitt" comme un champ " de large diffusion" quasi tot structuré par la production intensive d'oeuvres" à forte "circulation commerciale", aussitôt exposées, vendues, retirées-retournées, le "return" sur invest passant par une faible marge bénéf multipliée par un gd nbre de produits à consommation rapide... La contrainte  touchait même lla matérialité de l' édition : publication en feuilletons ds les journaux ( pas tjrs suivie d'éditions-livre, comme en témoignent les "giallo" en Italie); édition "bon marché", à coûts réduits de fabrication ( voir les "pulps"- mauvais papier- aux E U, les "mangas" jetables au Japon)...
Autre caract essentielle : un système de règles formelles figées  ds la "mise en intrigue" ( voir les "règles" de Van Dine pour le policier, ou la "charte" de rédaction de la collection "Harlequin"), avec pour composante fond la répétition des Ps, situations, structures des actions ( voir l'analyse des "Bond" par U. Eco)...
La nature redondante de la paral dérivait e. a. de la tradition orale, attentive à transmettre aux publics de tous types un "jeu" de significations à première vue évidentes ( Bettelheim analyse ce premier niveau de signif ds les contes, en laissant voir aussitôt à quel point les transmissions locales multipliaient les allusions, la satire, voire la parodie des genres nobles, en les "farçant" d'autres traditions, carnav not, comme le montrera Bakhtine...)...
Reste qu'un "genre litt de masse" se distingue par un mode de lecture partic, dt un  paradoxe réside ds le fait que le lecteur souhaite "un peu de neuf ds bcp de même"....             Son "horizon d'attente" est ainsi constitué par de la surprise ds un schéma narratif déjà expérimenté et "reconnu", comme on le dit d'un territoire familier. Ainsi,  la répét se vérifie ds la mise en place d'un nbre limité d'enchaînements narr qui créent chacun un certain "rythme de lecture" (alternance de pt de vue/Ps d'un chap à l'autre, événmts racontés de l'ext puis de l'int,...)...
En ce qui concerne la formulation ("la mise en discours") , on joue à fond la carte de l" illusion référentielle", cad un processus énonciatif qui vise à laisser percevoir les élts romanesques comme "réels, naturels, ss artifice", qui utilise abond les dialogues ( "effet de scène") et le discours direct, et qui veille à faire de tte description un élément narr qui prépare au moins une avancée de l'action...


Assez pour auj., 
To' ratt', F. S.

Sociologie(s) de la/les littérature(s) ? 1

A priori, son objectif est simple à énoncer:  l' étude  des rapports entre l'auteur, son oeuvre et le public qui la lit. Mais on voit tt de suite qu' il faut reformuler cet objectif en objectifS :  LES étudeS  des rapports entre l' "auteur", son "oeuvre" et le(S) public(S)  qui la lit/sent... 
Il ne faut pas avoir fait la Sorbonne pour admettre que la notion d'auteur est bien floue : auteur, donc? Ecrivain? A plusieurs? Sous "influence": comité de lecture ? Politique de l'éditeur ? Effets de la "Collection"? Effets des "oeuvres lues" - intertexte intériorisé ? Gestion des diverses "commandes" en cours ? Représentation du "lecteur présupposé" ? Concurrence avec d'autres "auteurs" ?  Effets " second métier" ( svt le principal ) ? Et tout ça......
De même, les notions d' oeuvres sont, elles aussi, largement discutées, même si chaque chapelain ne jure que par/pour sa paroisse...
Idem pour la notion de "lecteur/lecture", du décodeur à l'exégète, en passant par le critique "pro'", le prof, l' élève... le/ la ( de + en + disent les "sondages")  romanophage ou le lecteur du bus ( j'en suis)....
On y reviendra...
To' rat' !!


mercredi 8 mai 2013

Extension du domaine de la critique (1)

 Nous ne couperons pas à une réelle extension des démarches d'analyse, au moins de réflexion, suite aux changements "culturels"/cognitifs (y compris ds le domaine "naïf" des "loisirs") produits par la multiplication des textes numériques (sms, tweets, docs "facebook", blogs, docs sur "youtube", nouveaux supports d'infos type "Médiapart"...)...

Ces changements ( et donc ces nécessaires analyses et réflexions!!) concernent les supports mais aussi les textes eux-mêmes, ds leur production, leur "forme textuelle" ( que deviennent les "genres litt.? Les "types de textes"??) , leur diffusion, leur lecture, leur rapport au "monde réel"...

 Pour mesurer un peu l'ampleur de l'affaire, voici un doc de J C Noyer ( et c'est dur comme une coquille de noix...)
Y a du pain sur la planche à gamberge...


"(...) Nous voudrions  attirer l'attention sur un certain nombre de problèmes qui nous paraissent cruciaux pour le continent "Histoire" (...)

Parmi ces problèmes une partie a trait à l'utilisation des nouvelles technologies elles-mêmes, à la compréhension voire la maîtrise du mouvement de création des outils qui se développent çà et là (...)
 Comment s'approprier ses outils, susciter leur développement, participer à leur création?

Des langages de programmation aux méthodes d'analyse des données numérisées en passant par l'exploitation des nouveaux modes de visualisation / modélisation voire des espaces virtuels, ainsi que par la création de bases de données "ad hoc" ; la liste est longue des axes de recherches et des logiques d'appropriation de ces outils, de ces techné intellectuelles. L'analyse du procès de travail intellectuel sous ses diverses formes est donc en train de se faire. Au passage une anthropologie historique de ces technologies est à développer d'urgence.

Une autre part touche aux diverses manières dont les Agencements Collectifs d'Énonciation [1] qui écrivent et réécrivent "Les Histoires" (et ce, quels que soient leurs procédures de légitimation, les instances d'appel qui les fondent, les hiérarchisent, les crédibilisent) sont conduits à penser le mouvement d'altération / création des concepts fondateurs, des mythologies et des croyances liées au désir qu'il y ait quelque chose comme de "L'Histoire", au fait que l'on raconte quoi qu'il arrive des "Histoires" ( ça, c'est bibi qui surligne!)  ; et ce, dans le contexte du déploiement des réseaux de communications, de la numérisation des signes, des données, de l'apparition de nouveaux types de dispositifs cognitifs, de nouveaux modes de représentations des savoirs, d'écritures.                

Qu'en est-il des temps de l'Histoire et de l'histoire du Temps à l'heure de la révolution numérique?

Qu'en est-il de l'événementialité
de l'événement aujourd'hui sous des conditions anthropologiques bouleversées, sous les contraintes imposées du temps réel, de sa vaine prétention à vouloir conjurer les puissances infinies d'altérité du Temps ? 

Comment l'Histoire est-elle en mesure de prendre en compte ces nouvelles médiations d'ordre anthropologiques technétroniques / numériques, constitutives des multiples "conduites et allures du temps"  ? 
Comment aller au-delà du bouleversement introduit par les appareils techno-télé-médiatiques, par les nouveaux rythmes de l'information et de la communication, par les nouveaux rapports de vitesse et de lenteur, et donc par conséquent, par les nouveaux modes d'appropriation qu'ils engendrent, par la nouvelle structure de l'événement, sa "spectralité",   qu'ils dégagent  ?
               

Comment la Narration est-elle affectée?
Comment l'invention de l'Histoire est-elle impliquée, convoquée dans le processus sans fin de réécriture et de décryptage des hiéroglyphes sociaux et des sémiogryphes anthropologiques ... ? [4]

Il n'est en effet de récits, d'intrigues qui ne soient fondés
- sur des modes d'écritures,
- sur des dispositifs de transmission,
- sur des dispositifs de propagation, de traduction spécifiques.

Allons plus loin. Il n'y a pas de récits, d'intrigues et de récits ou d'intrigues sur les récits et les intrigues sans la grande machinerie des supports et des langages, des modes d'inscription et des techniques de déchiffrement et d'interprétation, sans les agencements toujours plus complexes qui constituent les mémoires du monde comme diagrammes mouvants et troués, et l'Éternité comme oubli actif du temps..
               
Dans quelle mesure les nouvelles technologies intellectuelles nous permettent-elles de prendre en compte et de traiter effectivement d'Agencements Collectifs d'Énonciation inventant (???!??)  le réel dans ce qu'ils inscrivent, marquent, indiquent, dans ce qu'ils écrivent, lisent etc... ?

Encore une fois, comment la numérisation des signes et de la pensée nous permet-elle d'envisager la prise en compte du déchiffrement des temps des Textes et des Textes dans le temps ?(...)"



" Ah que!!!"
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