Hier, revu en partie " Prince of the City" de Lumet ...
En partie, car j' étouffais ( quasi littéralement) au spectacle d' une mécanique qui broie ...
Le spectacle d' une institution qui pousse un de ses membres au bord du gouffre ...
En l' incitant à " en faire un peu plus", à " oser un peu plus" ...
Et au fil du film, tous les "protecteurs-serviteurs" de la Loi se débinent, laissant Danny seul au milieu du champ de mines où son désir de " bien faire" l' a mené ...
Décédé le 09 avril 2011, peu après la ressortie en salles de plusieurs de ses grands films des années 70 (Serpico, 1973 ; Un après-midi de chien, 1975 ; Network, 1976) et de quelques chef-d’œuvres oubliés (The Offence, 1972 ; A bout de course, 1988), Sidney Lumet aura signé 44 longs métrages réalisés sur plus d’un demi-siècle de carrière, lesquels composent une filmographie aussi dense que finalement méconnue, qui invite aujourd’hui au réexamen autant qu’à la réévaluation.
Cinéaste « de studio » au double sens du terme (il tourne pour les major companies et demeure l’un des maîtres du huis-clos depuis son premier film, Douze hommes en colère, 1957), Lumet est un insider qui n’a pourtant jamais cessé d’aller « dans le sens de la marge », que l’on considère ses protagonistes ou les choix d’écriture très audacieux qu’il est parvenu à imposer, y compris dans les cadres a priori les plus rigides. Particulièrement conscient de son statut au sein du système, Lumet l’aborde sans détours et de façon très pragmatique, par le truchement de la question du style notamment, à laquelle il consacre d’ailleurs un chapitre entier du livre qu’il écrit en 1995 et intitule sobrement « Faire des films » (« Making Movies »).
Si l’on a parfois reproché à Sidney Lumet d’être « trop difficile à reconnaître », c’est précisément en vertu de cette haute exigence qu’il place en son art, laquelle considère la manière non comme primat mais comme expérience unique, recherche perpétuelle et appropriation distinctive d’une matière, d’un sujet, d’un contenu choisi, élu. Le style, en somme, ce n’est pas l’homme, c’est le cinéaste au travail, dont la capacité d’expression ne saurait se confondre avec la simple volonté de revendication. " Eclipses.
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