vendredi 22 janvier 2021

 " La mimésis – que Ricoeur apparente à la mise en intrigue – est vue 

comme une structuration de l’expérience chaotique du temps 

à travers l’acte de configuration narrative. 

La mimésis opère une synthèse de l’hétérogène, 

et peut en ce sens être considérée comme l’opposant structuré de l’expérience temporelle, 

laquelle est vue comme étant discordante et chaotique."


" La fonction principale du récit est la configuration de l’expérience temporelle vive, donc de l’expérience du temps vécu par le sujet. 

Le récit, selon Ricoeur, ne diffère pas de la mimésis en ce qu’il constitue un acte de synthèse de l’hétérogène, et permet donc d’ordonner, de donner un sens à cet événement insaisissable qu’est l’appréhension du temps par le sujet percevant.

 Cet acte de configuration débute avec l’appréhension du monde temporel dans sa totalité (préfiguration), 

trouve son point milieu lorsque le sujet opère une configuration narrative et temporelle de son expérience, 

et se termine lorsque cette même expérience racontée, écrite et donc configurée, trouve écho chez un lecteur ou un récepteur potentiel. C’est là refiguration, 

à partir de laquelle le cycle de la configuration narrative peut se répéter à nouveau."

 "étant donné que la fiction n’est pas séparable du temps dans lequel elle puise sa matière, étant donné également que le temps fictif configuré ne diffère du temps de l’expérience vive que par le fait de son organisation et de sa synthèse, 

on pourrait être conduit à avancer que la fiction entretient des liens étroits avec le réel,"

« le moment où la littérature atteint son efficience la plus haute est peut-être celui où elle met le lecteur dans la situation de recevoir une solution 

pour laquelle il doit lui-même trouver des questions appropriées, celles qui constituent le problème esthétique et moral posé par l’œuvre. » 

À partir de là, est-on tenté d’ajouter, le lecteur peut contribuer à refigurer l’expérience proposée par le texte"

calepin de notes d'une équipe de recherche dirigée par René Audet et Nicolas Xanthos.)

Le texte-récit déploie " le monde des trajets possibles de l' action réelle".

"Si le sujet est appelé à se comprendre devant le texte, c'est dans la mesure où celui-ci n'est pas fermé sur lui-même, mais ouvert sur le monde qu' il redécrit et refait / en racontant/" RICOEUR, " Du texte à l' action".

" au début du XXIsiècle, le personnage semble s’éloigner des conceptions plus traditionnelles et la critique peine à circonscrire ses manifestations et ses déroutes. 

« [L]a nature du héros a changé : il ne s’agit plus du personnage actif et conquérant des romans de Stendhal et de Balzac, 

mais d’un être de plus en plus passif qui ne fait que développer ses impressions et sa réflexion » (Molino et Lafhail-Molino, Homo Fabulator, p. 168). 

Tel que l’ont décrit Frances Fortier et Andrée Mercier, 

il s’agit davantage d’un « ego hic et nunc [qui] met en discours sa vie intérieure dans ce qu’elle a de plus immédiat, sans d’abord se plier aux logiques narrative[s] […] » (Fortier et Mercier, « La narration du sensible », p. 189)." ( Audet)


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