L' Achille vient donc d’entamer la lecture du « Journal » de Manchette ( dérobé en 3 morceaux, épaisseur oblige, code- barre de la couverture déchiré, …)… Et déjà, le voilà tout saisi : qques lignes pour 1966 ( la rédaction du journal débute en décembre…) ; qques pages pour 1967, et puis 1968, en janvier…
Les notes vont ts azimuts : prépa de scénar, collab avec Bastid et d’autres, anecdotes familiales et stt, dès la ligne 2 ou 3 … la trouille du lendemain…
Ainsi se confirme l’existence de 2 ( au moins, bien sûr…) catég d’individus : les « béats »( ex : cherche…) et les « agités du grêle », les anxieux, les « perpétuels insatisfaits »,… : Desprosge, Céline, Orwell, Rilke, Téchiné, Tardi, … et Manchette.
Leur parole est notre sang, leur angoisse est notre honneur…
Nous leur devons notre survie ; que demain leur soit dédié, par notre refus de l’ ordre et de la fatalité…
La CNT renaîtra, bientôt…
Le jour se lève.
To’ rat…
mardi 24 mars 2015
mercredi 11 mars 2015
"Il y a de la fureur à écrire"... Jean Vautrin
(...) "On connaît la chansonnette. N’est pas écrivain qui veut. Le candidat à l’écriture du premier, du deuxième roman, n’a aucune chance a priori de réussir l’exploit. Mais allez raisonner ! Le futur écriveur, le pied tendre du Klondike littéraire, a beau savoir que la nature est une force énorme qui ceinture les ambitions de l’homme, il aura toujours envie de dérober le feu et de marcher sur les pépites.
Il y a de la fureur à écrire. De la rage à tenir le style. C’est dur, le style. C’est du remettez-moi ça sur la planche. Ça crève jusqu’au soir sous la lampe. N’empêche que la langue, tenez. Rien que le plaisir de la langue, voilà déjà un cap important vers lequel cingler ! Un pari avec l’exigence qui hausse le vagabond de l’esprit jusqu’à la lisière du dépassement de soi-même. Et puis, dites ! Attaque au mot ! La musique des phrases ! Le mystère du voyage sur le fleuve quadrillé ! Voilà qui n’a pas forcément un paisible goût de sucre !
Il faut de l’endurance pour tenir un roman. Se présenter chaque matin devant son établi. Traverser sans crainte des cavernes vides. Ne pas céder à ses quintes de cœur. Ne pas se décourager si la vie devient furtive sur la page à peine noircie de quelques pattes de mouche et d’un petit dessin d’impatience. Imaginer une histoire, les yeux défaillants de doute, c’est courir après des empreintes de pas qui s’évanouissent aux abords d’un horizon prématuré.
Pourtant, dites-moi qui n’a pas envie d’écrire des choses magnifiques ?"
Jean VAUTRIN.
To' ratt!
Il y a de la fureur à écrire. De la rage à tenir le style. C’est dur, le style. C’est du remettez-moi ça sur la planche. Ça crève jusqu’au soir sous la lampe. N’empêche que la langue, tenez. Rien que le plaisir de la langue, voilà déjà un cap important vers lequel cingler ! Un pari avec l’exigence qui hausse le vagabond de l’esprit jusqu’à la lisière du dépassement de soi-même. Et puis, dites ! Attaque au mot ! La musique des phrases ! Le mystère du voyage sur le fleuve quadrillé ! Voilà qui n’a pas forcément un paisible goût de sucre !
Il faut de l’endurance pour tenir un roman. Se présenter chaque matin devant son établi. Traverser sans crainte des cavernes vides. Ne pas céder à ses quintes de cœur. Ne pas se décourager si la vie devient furtive sur la page à peine noircie de quelques pattes de mouche et d’un petit dessin d’impatience. Imaginer une histoire, les yeux défaillants de doute, c’est courir après des empreintes de pas qui s’évanouissent aux abords d’un horizon prématuré.
Pourtant, dites-moi qui n’a pas envie d’écrire des choses magnifiques ?"
Jean VAUTRIN.
To' ratt!
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