samedi 31 janvier 2015

Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak...

Et me voici captivé par Benjamin et Deleuze, Ricoeur et Roszak…
Car cmt interpréter ce sentiment quasi permanent aujourd’hui d’être ds la peau d’un juif ds l’Allemagne des années ’20, d’être à ce point en concordance avec celui qui intervient ds un « milieu » où, au fond, il n’a rien à dire, du moins en regard des INJONCTIONS qui émanent de ce milieu, à travers not . la pitoyable COMEDIE de ceux/celles qui FEIGNENT de suivre les règles d’un JEU auquel ils ne comprennent plus rien depuis lgtps, ceux qui affectent de transmettre les bribes/la lettre d’un savoir désincarné, de l’adéquation duquel ils doutent, du moins de sa PERTINENCE ds le monde EN DEVENIR, devenir qui leur échappe de plus en plus… Pire encore, qui échappe aussi à leurs propres enfants, ceux dt ils s’étaient promis de leur assurer un SORT MEILLEUR, un sort moins tributaire des (mvais) COUPS DU SORT, un sort plus digne de confiance, un devenir PROSPERE…
Or le monde non pas court mais coule vers davantage de chaos, de douleurs, de joies mesquines plus chèrement payées que par le passé, prtt bien EPOUVANTABLE, comme l’assuraient encore ses derniers témoins…
On pourrait donc relire avec profit qques pages de LOVECRAFT, ce gd « agité du bocal », Prince déchu des cîmes de la litt, condamné aux limbes de la litt de « gare », des « Pulps », moins par décision d’éditeurs malveillants que par sa propre hantise de l’erreur, de l’ INTERPRETATION erronée des SIGNES de l’HORREUR qui sourd au ras des portes du monde CONNU…
Relire aussi « Au cœur des ténèbres », cité bien sûr par Coppola ds « Apocalypse Now » mais aussi par Lynch ou par Mallick...
Relire bien entendu Manchette, «  N’Gustro », « Nada », « O dingos, ô chateaux » ou « Le petit bleu…
Relire Cruz Smith ( Red Square)…
Revoir ds la foulée « Deadwood » ou « Rescue me », …
Réécouter Otis Redding, Joe Tex, Dylan ou …

Mais bien entendu, terminer chaque séance d’apitoiement en sifflotant « Fortunate son » du Creedence…txt

samedi 24 janvier 2015

Une case de Maurice Tillieux...

J'en reviens donc à Ricoeur...





Résumé des épisodes précédents: coiffé de sa poubelle, pépé Popaul a déjà ramené l'intrigue ds la théorie du récit ( en démontrant, par la multiplication de la Mimésis, l'importance non slt de la mise en écriture et son cortège de tropes (en stock) mais aussi du déploiement des actions sur une flèche narrative  : l'intrigue, elle-même construite, constituant not. "le monde du texte"...);
dans sa foulée de marathonien Hermès-nautique, il rappelle aux historiens "post-modernes" tout le bien que la réintégration du récit peut faire , non à la critique historique, mais à "la mise en discours" des résultats de cette critique, soit la dynamique du récit au service de la mise en perspective des faits, épars et partiels, auxquels l'historien se confronte... Une démarche philo fort proche de celle d'un Guinzburg, qui s'attache à montrer comment de multiples récits perçus comme "peu intéressants car populaires" permettent de comprendre/ interpréter des traces,  juridiques jusque là incompréhensibles, lors des procès de l'Inquisition not. ( voir Les batailles nocturnes, Champs Flammarion, sur les procès des "Benedetti" au XVIe..);
Le 3e apport à la "Théo rit du récy" , c est la remise en activité de la notion de "caractère" en parallèle à une réflexion sur la notion d'identité...
Ricoeur démontre avec astuce comment la notion de caractère reprend, ds la sociologie du quotidien, la somme des habitudes constitutives du comportement " attendu" d' une personne, permettant de la reconnaître comme de lui renvoyer des attitudes " peu orthodoxes", perçues comme "anormales" et typiques d'un soi "hors de lui" ( Soi comme un autre, Point-Seuil, 1990)...
Mais loin de vouloir enfermer chacun ds " son caractère", Ricoeur insiste sur la dimension historique de la constitution de ce caractère, à travers la mise en place/ sélection de ces habitudes, perçues comme des "réponses adaptées" (commodes?) à des situations de vie, parfois à la limite du vivable (in)justement...
Ainsi, Ricoeur affirme que le caractère a une histoire, et que la saisir, c' est percevoir quelque chose de l'identité narrative ( Op cit, p 147), aussi constitutive de "Soi" que l'identité "personnelle", reconnaissance de toutes ces similitudes qui ns confortent bien ds le sentiment d'avoir tjrs affaire à la MEME personne ("personna": le masque...)...

 Or-donc, toute la force du raisonnement est de montrer, sur ces acquis, comment la littérature, romanesque surtout, réaffirme cette dimension historique ( et sociale!) de la constitution de l'identité, au moins des personnages principaux; on peut dés lors réinvestir la notion de "caractère" ds l' interprétation des récits : " (...) ce que la [vie quotidienne] a contracté, le récit peut le redéployer" (Op cit, p 148)...Et permettre au lecteur de reprendre conscience de la dimension complexe de son SOI/ MOI/ JE ( biffer les mentions...);
Ce qui, ds la twittérisation généralisée, peut s' avérer salutaire...

jeudi 15 janvier 2015

... ne pas penser à tout ça (Gil)


"Il est sans doute recommandable, se dit l’Achille, si l’on prétend noircir du papier avec quelques réflexions personnelles, de faire dans le doux, le léger, avec une pointe d’ironie voire d’amertume, mais sans hausser le ton, pour ne pas froisser l’éventuel lecteur...
 L’anecdote signifiante, le souvenir plaisant, la formule acérée, la réflexion saugrenue, le « bon mot »...Le tout emmailloté de l’ouate d’un désespoir aérien"...

J’emmerde le « gentil »lecteur. 
Dehors, le vent souffle, et chaque bourrasque me donne envie de dégueuler. Le ciel est orange et pue l’apocalypse... Tout semble être revenu aux âges du tumulte, du tonnerre; l’ouragan menace l’ensemble de la planète.  Les vingt dernières années ont cumulé les catastrophes extraordinaires, et l’on nous serine que « ces évènements exceptionnels sont on ne peut plus normaux»...
L’impression permanente et intolérable qu’on se fout de notre gueule.

Contre le vent -et le raz-de-marée ?- c’est la musique de Carl Off ( celle du générique de fin de Badlands ) qui me trotte en tête... Et les soubresauts de la tourmente s’atténuent, jusqu’à la prochaine rafale, qui va secouer la maison, faire trembler les murs,- arracher les volets, le toit ? « Puisqu’on vous dit que c’est normal ! ». Ne reste plus qu’à vivre normalement avec l’angoisse au ventre, parfois la peur, comme des centaines de millions d’humains : peur de la tempête, de la guerre, de la misère, des connards armés, ça dépend des lieux/jours...Je sais, t’as des gosses, tu préfères ne pas penser à tout ça…et surtout pas à ce qui les attend… De toute façon, on prendra ce qui vient, dans la tronche ou ailleurs,... C’est normal!"

"K' arrèdj' "   Gil.