mercredi 23 janvier 2013

Deadwood, chants et notice...



Musique en fin d'épisode: Deadwood
Première saison

    Hog of the Forsaken - Michael Hurley
    Creek Lullaby - Margaret
    Twisted Little Man - Michael J. Sheehey
    Fallen From Grace - Mark Lee Scott
    God and Man - Brownie McGhee and Sonny Terry
    High Fever Blues - Bukka White
    Old Friend - Lyle Lovett
    Will the Circle Be Unbroken - June Carter Cash
    Stars and Stripes Forever - Jelly Roll Morton
    Hog of the Forsaken - Michael Hurley
    Snake Baked a Hoecake - Mike, Peggy, Barbara, and Penny Seeger and their children
    Farther Along - Mississippi John Hurt

Deuxième saison

    Not Dark Yet - Bob Dylan
    Business You're Doin' - Lightnin' Hopkins
    Skin and Bones - Ann Rabson
    The Fox - Bill Staines
    Life Is Like That - Big Bill Broonzy
    Pretty Polly - Hilarie Burhans
    A Prayer - Madeleine Peyroux
    Rattlesnake - Spider John Koerner
    Mama's Gonna Buy - Vera Ward Hall
    Calling All Angels - Jane Siberry & k.d. lang
    Hey Willy Boy - Townes Van Zandt
    Stay a Little Longer - Bob Wills and His Texas Playboys

Troisième saison

    I Got a Razor - Willie Dixon
    Hole in the Wall - Brownie McGhee
    Walking the Dog - Hans Theessink
    Mean Mama Blues - Ramblin' Jack Elliott
    I'm Going Home - Bama Stuart
    Daniel in the Lion's Den - Bessie Jones
    Soul of a Man - Irma Thomas
    O Death - Alan Lomax, Bessie Jones
    Garryowen - unknown
    Dangerous Mood - Keb' Mo'
    Mad Mama Blues - Josie Miles
    O Mary Don't You Weep - Bruce Springsteen





Deadwood          Canal Plus, 21 h 40.
 
Dès que j'ai r'trouvé  l'auteur de cette notice, je l'indique... 

Ici, pas de méchants Indiens ni de gentils cow-boys. Les États-Unis sont encore une nation balbutiante. Elle a trouvé ses marques : la violence. Et dans cette zone de non-droit qu’est Deadwood, bourgade en devenir perdue au beau milieu des territoires indiens, les orpailleurs noient dans l’alcool leur absence de perspective, côtoyant des justiciers à géométrie variable et des pontes locaux faisant la pluie et le beau temps derrière leur comptoir, régnant entre autres sur les filles, le jeu. L’opium du peuple dans ce fort Alamo avant l’heure, ce petit village d’irréductibles tentant de tirer leur épingle d’un jeu dangereux. Celui où, sous couvert de bluff, on voudrait faire croire qu’on a plus d’un atout dans sa manche. Alors qu’en France on peine à explorer tant le passé que l’actualité la plus immédiate, HBO, outre-Atlantique, poursuit sa mission d’excellence en s’attaquant par l’entremise de la fiction aux mythes fondateurs de la nation américaine. Comme une invitation à autopsier le passé, histoire de mieux comprendre l’époque actuelle. Superbe.




J’ai pu voir les deux premiers épisodes de la saison 1 de cette série produite par HBO. Outre-atlantique, les saisons 1 et 2 sont bouclées. La troisième arrive.
Chez nous, la première saison débarque en 2006 sur Canal +.

Alors bon.
La série prend place en 1876, en pleine ruée vers l’or, blabla, dans la jeune ville de Deadwood, Dakota du Sud, blabla, et met en scène les parcours d’une poignée de personnages de fiction, ou pas, à l’image de Wild Bill Hickok et autres Calamity Jane, qui n’ont pas existé que dans les films.
Bla.

Oubliez toutes les séries western que vous connaissez.
Exit Au nom de la loi et son Steve McQueen,  Rawhide et son Clint Eastwood,  La petite maison dans la prairie et ses robes à fleurs,  Docteur Quinn, femme médecin et son bel indien à cheveux longs.
Le nouveau western est arrivé.

Le générique annonce la couleur : images léchées, musique superbe, et paf, le nom de Walter Hill à la réalisation pour l’épisode-pilote. Walter Hill c’est un grand meussieu du western. J’espère que vous avez tous au moins vu son Dernier recours, avec Bruce Willis.

La première scène nous plonge dans la réalité crasseuse et cruelle du véritable Far West, celui-là même qu’Eastwood inaugurait avec Impitoyable. Seth Bullock (Timothy Olyphant), shérif de son état, migre pour Deadwood, où il va planter sa cahute de quincaillier avec son associé. Avant de partir, il exécute sommairement un prisonnier dont une foule de lyncheurs réclame la tête. « Il n’y a aucune loi, à Deadwood », prédit le futur pendu. Ca tombe bien, juste au moment où Seth a choisi de laisser tomber son étoile de justicier. Combien de temps va-t-il tenir avant de la remettre, c’est la question qu’on se pose.
Deadwood est un enfer naissant, perdu en territoire indien, où règnent les détrousseurs, les imbibés de whisky et les raclures de comptoirs à saloon. Le patron, c’est Al Swearengen, un dégueulasse de la pire espèce, qui s’efforce de tout contrôler. Craint de tous, Al exécute de sa main les gêneurs et les incapables, corrige lui-même ses putes, ordonne le massacre d’une famille hollandaise de passage et le pillage de leurs biens. Un salopard aussi monstrueux qu’attachant, interprété par Ian McShane, incroyable.
Le toubib local, magnifique Brad Dourif, rafistole à temps plein. Enfonçant de part et d’autre un stylet dans l’orifice qui transperce le crâne du malheureux client un peu trop violent que Trixie (Paula Malcomson), la favorite de Al, a buté, il s’interroge. Comment ce quidam a-t-il pu survivre aussi longtemps avant de succomber à son horrible blessure ? Qu’importe, le cadavre va finir, comme les autres, dans l’enclos des porcs bouffeurs de chair humaine du blanchisseur chinois. Quand il ne ramasse pas les pots cassés, Doc Cochran distribue des onguents pour l’appareil génital de ces dames, fait le point sur la grossesse d’une autre.
Dans ce climat poisseux débarque un jour le célèbre Wild Bill Hickok (Keith Carradine), accompagné par son sous-fifre et la calamiteuse Martha Jane Canary (Robin Weigert). Seth Bullock trouvera en eux des alliés de choix, opérant de concert avec la fine gâchette Wild Bill pour descendre un des auteurs du massacre des hollandais, puis prenant sa défense contre le frère de ce dernier, grosse brute qui quelques temps plus tôt, prenait son pied à l’étage du saloon de Al, mugissant parmi les prostituées, nu et la bite à la main.

Je n’ai jamais rien vu de semblable.
Deadwood, c’est du dark western sans concession, dur, sale, cru.
Servie par une mise en scène lente et sobre, une photographie splendide, baignée dans une ombre permanente, cette série démystifie définitivement les légendes proprettes établies par l’âge d’or du western américain, à l’image de Calamity Jane, une trouillarde ivrogne et attardée qui n’a de sexy que le nom.

A voir de préférence en VO, malgré une VF d’excellente facture, pour les dialogues et le langage châtié (un fuck tous les deux mots, un cocksucker toutes les deux phrases) et l’accent à couper au couteau (malheureusement ça reste chaud à comprendre, anglais LV2 au lycée ça ne sert pas à grand chose, finalement).
... Dès que j'ai r'trouvé  l'auteur de cette notice, je l'indique... 

Franck

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire