mardi 22 février 2022
mercredi 2 février 2022
Lorsqu’on lit un récit, lorsqu’on regarde un tableau ou un film, bref, lorsqu’on entre en contact avec une production culturelle, on est libre de prolonger ou d’interrompre ce contact en raison du plaisir ou du déplaisir que l’on y trouve. On peut aussi exprimer le plaisir ou le déplaisir que l’on a éprouvé : « Ce film m’a passionné(e) », « Ce tableau m’a fasciné(e) » ou « Ce roman m’est tombé des mains ». Et l’on peut en outre dire pourquoi : on peut motiver son jugement. Lorsqu’on donne son avis personnel sur une production culturelle, on a tous les droits. On peut l’apprécier un peu, moyennement, beaucoup ou… pas du tout ! Un jugement de gout peut donc être positif, mitigé ou négatif.
L’important, lorsqu’on le partage, c’est d’être capable de motiver son appréciation, c’est-à-dire de donner les raisons sur lesquelles elle se fonde (voir infra). C’est aussi être capable d’entendre l’avis des autres, qui est tout aussi légitime.
Le jugement de goût et le jugement de valeur, est-ce la même chose ? Lorsqu’on exprime une appréciation personnelle, il faut faire attention. « J’ai adoré ce récit », si l’on n’y prend pas garde, peut vite se transformer en : « Ce récit est vraiment réussi » ou « Ce récit, quel chef-d’œuvre ! ». Or, « J’ai adoré ce récit » et « Ce récit est un chef d’œuvre », ce n’est pas du tout pareil ! Le premier énoncé exprime bien qu’il s’agit d’un avis personnel, subjectif (« je »). En revanche, le second se présente comme un jugement objectif quasi incontestable. « Ce récit, quel chef-d’œuvre ! » est un jugement de valeur. Et émettre un jugement de valeur suppose que l’on ait des connaissances, que l’on soit (un peu) expert. En effet, lorsqu’on se prononce sur la valeur de quelque chose, on risque toujours que quelqu’un nous réponde par exemple : « Qui es-tu, que sais-tu pour affirmer que tel récit est (dé)pourvu de valeur ? Que connais-tu en la matière ? ». C’est exactement cela que l’on veut faire comprendre aux enfants quand on leur répète : On ne dit pas « Les chicons, ce n’est pas bon », on dit « Je n’aime pas les chicons ».
jeudi 27 janvier 2022
SHIRLEY BAKER (1932-2014) a pris sa première photo alors qu'elle était une jeune fille " dans l'obscurité du hangar à charbon " de sa ville natale de Salford, dans le nord-ouest de l'Angleterre. À partir de ce moment, elle s'est intéressée toute sa vie à la photographie documentaire, ce qui a donné lieu à une vaste et célèbre collection d'archives qui s'étend sur toute sa carrière, des années 1960 à 2000.
mardi 11 janvier 2022
Le Tribunal correctionnel de Tongres se penche à partir d'aujourd'hui sur le dossier du chef de la mafia italienne ’Ndrangheta Sebastiano Signati et de dix-neuf de ses complices jugés pour trafic de cocaïne à grande échelle dans notre pays. Un procès qui met en lumière la présence de la mafia italienne en Belgique. Elle y est installée depuis longtemps.
La présence de la mafia italienne en Belgique est très ancienne. Le commissaire divisionnaire François Farcy, patron de la police judiciaire fédérale à Liège et spécialiste des organisations criminelles, explique l'origine de cette présence. "Elle vient s'installer dans la diaspora italienne", dit-il. "Je pense notamment à la dorsale wallonne et à la communauté qui est arrivée pour travailler dans la sidérurgie et dans les mines. Et dans le Limbourg également. On a donc une présence de la mafia italienne en Belgique depuis de nombreuses années, à des niveaux divers."
"Ils se réorganisent très vite"
Comment expliquer alors la persistance de ces organisations depuis autant de temps? "Un de leurs points forts, c'est la pérennisation de leurs activités", explique François Farcy. "Les structures se régénèrent et on a affaire à des structures familiales claniques très structurées. Quand on donne un coup dans la fourmilière, ils se réorganisent très vite." Actuellement, le focus est mis sur le port d'Anvers "mais des filières sont détournées par d'autres ports ou d'autres voies de communication." Selon le patron de la police judiciaire fédérale à Liège, il faut investir dans la gestion de l'information et le traitement de toutes les données. "Pour les suivre et être au plus près possible de l'évolution", dit-il.
La Belgique est une plaque tournante européenne pour les organisations criminelles. Et Anvers joue donc un rôle particulier. "C'est un point attractif et une porte d'entrée à l'Europe", poursuit François Farcy. "La Belgique reste, malheureusement, le point d'entrée premier du trafic de cocaïne. Ça draine donc l'activité de toutes les organisations criminelles qui sont actives dans ce domaine là." Les mafias sont évidemment concernées mais, selon lui, les bandes criminelles de motards également et même les organisations sud-américaines.
Sebastiano Signati, déjà condamné en Italie
Sebastiano Signati, dont le procès ainsi que de 19 complices début ce mercredi, appartient à la ’Ndrangheta, un clan mafieux redouté de Calabre qui est impliqué, entre autres, dans le trafic mondial de cocaïne. Le patron de la mafia avait déjà été condamné en Italie à 26 ans de prison pour, entre autres, avoir importé trois tonnes de cocaïne. Il est en détention provisoire depuis près de six ans et pourrait écoper de 15 ans de prison. Il est le seul des 20 prévenus à se trouver en détention préventive dans cette affaire. Aussi longtemps qu’il restera en détention préventive en Belgique, il ne pourra pas être remis à l’Italie pour y purger sa peine d’emprisonnement.