jeudi 23 avril 2015
Projet de lettre pour un conseiller pédagogique...
Projet de lettre pour un conseiller pédagogique, heureusement (?) gardé sous le coude...
Comme d’ habitude, je viens de prendre connaissance de vos réflexions dans le no de la revue pédagogique ....... de l' année 20....
Comme d’ habitude, j’enrage de prendre connaissance de cette fructueuse réflexion non pas au début des « vacances » ( moment où je pourrais me donner bonne conscience en faisant semblant de « mettre en œuvre »( !) l’un ou l’autre aspect pratique de cette réflexion mais bien TROP TARD, c’est à dire au moment où je suis- pour reprendre partiellement votre expression- moi-même la g… ds le guidon, peinant ds les côtes qui mènent au sage partage d’un savoir ( factuel, faire, être, ou tt ce qu’on veut) et redoutant de me « vautrer » ds les pentes infernales des « compétences » qui ns font tant souffrir « mille morts » ( quoique, pdt ce tps, à l’usine…)…
Comme d’ habitude, je suis partagé ( c’est ds l’air du pays) entre réconfort ( enfin qq’1 qui ns comprend ) et consternation ( P…, moi aussi j’ai travaillé sur la chanson (1) et les Lumières, et même Rabelais (mais pas ds la même classe, heureusement, semble-t-il ) et c’est vrai qu’à la fin je ne voyais plus trop la continuité de l’affaire…
Et pourtant, me voici, quasi début septembre, prêt à remettre « Candide » en lecture obligatoire ( j’en crèverais assurément si cela était « fortement déconseillé ») et à relancer mes Es de 5e ds 1 « recherche » sur les liens entre chanson « française » ( rien que ça, faut déjà se battre : « Pq pas 50 cents, ‘sieu ?) et poésie ( Et c’est vrai que pour 1 Damien Saez, j’encaisse Lara Fabian et Obispo…)…
Et comme d’ habitude, je me dis que je vais vs répondre…Et ce coup-ci je le fais… Parce que je tiens à vs faire part d’au moins 2 réflexions susceptibles de stimuler la vôtre ( qui semble-t-il n’en a guère besoin, mais au diable l’avarice…)
TOUS mes collègues sont au bord du « nervous breakdown » à l’ idée de recevoir l’inspection.. En 30 ans de « pratique », je n’ai jamais connu 1 telle pression… C’en est au pt que je nourris des actes de pure malveillance à l’égard de celui ( j’ imagine mal 1 dame remplissant cette fonction ) qui se mêlerait de venir présentement ns expliquer cmt faire notre métier … Cmt concevoir cette « rencontre » sans l’ imaginer comme un pugilat dont 1 des 2 ACTEURS ( j’apprécie le terme) - sinon les 2 - sortirait avec « la tête au carré » ?
Regrettons le fait que vs, comme pas mal d’autres, ne percevez plus la DIVERSITE de notre « public »… Le concept de « chanson à la mode » montre bien l’étendue du désastre : croyez-vs qu’en dehors de Jacques Brel (que les Es proposent comme sujet de « recherche » en croyant me faire du bien) , il y ait encore 1 seul nom qui fasse partie de leur culture commune ? Les listes de sujets vont de Noir Désir ( « Libérez Cantat ») à Vitaa en passant par Balavoine… Le seul point de rencontre ds ce « melting pot » c’ est, « Déo gratias » ou « Par le gd Sachem », la recherche des métonymies, octosyllabes, et autres champs lexicaux… A ce moment-là – quasi slt à ce moment - , NOUS – eux comme moi – avons le sentiment de travailler sur le même sujet et ds le même sens…
Je souhaite vraiment que ts les enseignants de français du second. Sup. –en ce qui ns concerne -soient associés de près à une réflexion ( encore !) sur … votre article ( si j’ose dire) qui a entre autres, le mérite de mettre le doigt- voire la lame du rasoir- sur la « rupture épistémologique » entre le concept de « compétences » ( issu pour l’essentiel du mercantilisme ambiant : communication/consommation à ts les étages) et celui de « savoir », très discutable assurément ds le cadre du cours de français ( car « Qu’ est-ce que la littérature ? »…
En cherchant bien, on trouverait… Mais j’arrête là pour relire « Cyrano », l’ histoire d’un mec pas très beau qui envie un gars beau comme un dieu et con comme un balai… Figurez-vs que cette pièce ( en tout cas le film ) émeut ctains Es jusqu’aux larmes ( Mais où sont les compétences ?)
Franck.
mardi 7 avril 2015
Sortie du "Journal" de J P Manchette en Folio!!!
Ca ne se passera pas comme ça !
Certain(e)s ( pas assez hélas !) s’interrogent sur le « paradoxe manchettien » : mépris de la Littérature contemporaine/ « littérarisation » du polar…
Il faudrait se souvenir que RIEN , JAMAIS, n’est créé « ex nihilo » et moins encore « in abstracto » : l’(es) œuvre(s) de Manchette sont à (re)lire dans la complexité de leurs conditions de production, même « littéraires »: ne l’oublions pas, en même temps qu’ auteur de romans noirs -et clairement revendiqués comme tels- Manchette fut aussi scénariste ( bonjour le « pitch » !), traducteur ( d’auteurs aussi différents que Westlake, Littel et Ross Mc Donald !), critique de cinéma ( « Les yeux de la Momie » : bonjour l’usine à fantasmes !), commentateur prolifique des œuvres de ses contemporains dans « Les Notes noires »…
Bref, bcp d’inter(ré)férences : on est en plein « effet pongiste » (bonjour les retours de balle) entre ces activités scripturales et la production des « œuvres »… Là-dessus, on peut pas mal gamberger/tartiner…
Mais il y a pire : si l’on s’en tient à Ricoeur ( « Du texte à l’action », Seuil, p 120 et sq. ) :
« ( …) la notion d’œuvre apparaît comme médiation pratique entre irrationalité de l’événement – laissons à Ricoeur la respons de cet « irrationnel » fort peu « marxiste ») et la rationalité du sens »(Aurait-on pu dire « de l !intention » ?). Elle est donc l’aboutissement « d’une expérience déjà – N du B : même inconsciemment – structurée mais comportant des ouvertures, des possibilités de jeu ( N du B : Si !Si !), des indéterminations, ; saisir une œuvre, (…) c’est saisir le rapport entre la situation – N du B : les conditions de production ? – et le projet ». ( Fin de cit.)… Je ne vous le fais pas dire : y a du pain sur la planche de l’interprétation ( on y reviendra…)
PS/ N du B derechef : considérant le polar contemporain ( français, belge ou malgache ) comme le « Canada Dry » du roman noir « hardboiled » US des années ’30 –40, Manchette devait se traîner un amer goût de « trop peu »…Et pourtant, il redémarrait, au cœur de son cyclone personnel, « Les Gens du Mauvais Temps », cet au-delà du polar : en découdre avec « L’ Ile au Trésor », « La Comédie humaine », « Les Rougons », « Les Misérables », « Le Voyage » et « A l’Est d’ Eden », vu l’ambition du projet ? Respect, moussaillon !!!
NB : N du Benêt bavard, votre serviteur.
Voiler/dévoiler ?
Au-delà ?
Instituer / désinstituer / réinsti-tuer ?
Question à la littérature, au récit selon, entre autres, l’ herméneutique :
tout récit suppose une suspension du réel, mise à distance ( l« épochè » phénoménologique…) ;
Dans le but de voiler « pudiquement » ou de « mettre à jour » ?
C’est un choix « littéraire » mais aussi social et poliique : complicité avec l’institution dominante…
Souvenons-nous de l’admiration de Manchette pour Orwell : l’auteur de « Catalogne libre » mais aussi « 1984 » et surtout « Les colonies »
Ainsi, un récit qui met en intrigue la confusion des « sentiments » peut très bien se contenter d’illustrer la confusion des « émotions » ( « Jet set « I, II,…) ou « représenter » le jeu vital mais confus des postures et des positions sociales ( « La Garçonnière » ou « Shadows ») … ou encore tout faire éclater : « Voyage au bout de l’Enfer », « La Prisonnière du Désert », « Gloria » de Cassavetes ou « Monfleet »…
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